La prise en charge des urgences fait partie intégrante de l’exercice courant des chirurgiens-dentistes. Ses objectifs principaux sont le soulagement de la douleur et la préservation de toute perte de chance pour un patient qui vient le plus souvent bouleverser l’organisation d’une journée de soins bien planifiée. Dans un temps de prise en charge forcément très limité, il est capital, avant toute action, de poser le bon diagnostic. Il ne s’impose pas toujours de manière évidente et repose sur une bonne analyse des signes cliniques, radiologiques, confrontée aux données de l’anamnèse. Parmi les urgences incontournables qui poussent le patient à consulter, les douleurs pulpaires demandent une prise de décision concernant la préservation de la vitalité de la dent basée sur l’évaluation de la réversibilité de la pulpite. Les auteurs de l’étude clinique rapportée nous rappellent que le test au froid est le plus communément employé pour le diagnostic de la pulpite et pour l’identification de la dent symptomatique. L’absence de la réplication de sensibilités exacerbées au moment de ce test peut poser des difficultés de prise en charge et conduire le chirurgien-dentiste qui doute à différer un acte de soulagement pulpaire (pulpotomie en attente de pulpectomie complète, Ndlr) au risque de donner lieu à des complications encore plus importantes pour le patient.
Les auteurs suggèrent que la prise d’antalgiques préalable à la consultation serait susceptible d’influencer négativement la réponse aux tests de sensibilité et de fausser le diagnostic du praticien. Ils indiquent que plus de 80 % des patients consultant pour des douleurs pulpaires modérées à sévères ont pris des antalgiques et que 65 % de ces cas se déclarent avoir été soulagés par ces médicaments. Considérant leur hypothèse, ils ont mené une étude clinique contrôlée randomisée afin d’évaluer l’effet des deux antalgiques les plus…