Tenons radiculaires : métal ou fibre ?

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

De nombreux facteurs ont été évoqués pour influencer les performances cliniques des dents traitées endodontiquement et restaurées avec une couronne unitaire et un tenon radiculaire : nombre de parois dentaires subsistantes, situation de la dent, matériau et module d’élasticité du tenon, type de scellement. Cette revue de synthèse a porté sur les études cliniques contrôlées, permettant d’évaluer les facteurs suivants de succès ou de survie des restaurations : nombre de parois dentaires subsistantes et type de tenon (en fonction de leur module d’élasticité). Les objectifs secondaires étaient de déterminer l’influence de la situation de la dent (antérieure ou postérieure), le type de scellement (adhésif ou non) et l’usage de tenon ou non.

Les résultats montrent que 9 publications seulement ont pu être retenues. En l’absence d’effet de frettage (pas de paroi subsistante), les taux de succès/survie variaient selon les études de 0 % à 97 %, alors qu’avec 1, 2, 3 ou 4 parois subsistantes, la variabilité était beaucoup plus faible. L’utilisation de tenons rigides (métalliques, avec haut module d’élasticité) montrait une variabilité de succès/survie de 71,8 % à 100 %, alors qu’avec des tenons flexibles (fibrés, à faible module d’élasticité), le succès/survie variait de 28,5 % à 100 %, et ce, sur une période de temps maximale, selon les études, de seulement 6 ans contre jusqu’à 17 ans pour les tenons métalliques. La survie des couronnes sans tenon variait de 0 % à 100 %. Les mauvaises performances des tenons non rigides ou des restaurations sans tenon étaient associées à l’absence de frettage ou la présence d’une seule paroi dentaire.
En conclusion, les auteurs soulignent l’intérêt de conserver le maximum possible de structure dentaire. En l’absence d’effet de frettage, les tenons rigides montrent de meilleures performances que les tenons à faible module d’élasticité.

Commentaire du rédacteur : de très nombreuses expérimentations in vitro, basées sur la mise en charge artificielle des restaurations, tendent à montrer la supériorité des tenons à faible module d’élasticité, en conflit avec les résultats cliniques rapportés ici, ce qui amène à questionner la pertinence de tels modèles expérimentaux.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

International Revue de presse

Article réservé à nos abonnés Presse internationale : Entretien avec David Herrera à propos de la classification des maladies parodontales

David HERRERA Université Complutense, Madrid (Espagne) Plus de cinq ans après la publication de la classification discutée lors du World...
Revue de presse

Chirurgie guidée et technique hologrammatique : la 3e voie

es techniques de chirurgie guidée signent l’application de la CAO (conception assistée par ordinateur) en implantologie. Grâce à la superposition...
Revue de presse

Article réservé à nos abonnés Connaissances, attitudes et pratiques des chirurgiens-dentistes en France au sujet de la détection du cancer oral : résultats d’une enquête nationale

Avec 6 577 nouveaux cas et environ 1665 décès chaque année, la France est classée sixième parmi les pays européens avec...
Revue de presse

Article réservé à nos abonnés Intelligence artificielle et traitements orthodontiques

L’intelligence artificielle (IA) et ses applications en dentisterie, que nous avons abordées plusieurs fois dans cette rubrique, continuent de se...
Revue de presse

Article réservé à nos abonnés La sphère orale, cible et marqueur de l’exposition environnementale

Cet article publié dans le journal médecine/sciences en 2020, se penche sur l’importance de la cavité buccale en tant que...
Revue de presse

Article réservé à nos abonnés Mise en œuvre de la zircone et impression 3D

Les préoccupations vertueuses liées au développement durable se sont progressivement éman­cipées pour imprégner nos sociétés industrielles de consom­mation dans quasiment...