Nous n’apprendrons rien à personne en annonçant que le tabac n’est pas bon pour les muqueuses buccales, les dents et les gencives. Le but de notre revue de presse est donc de mieux expliquer quels sont les tissus de la cavité orale affectés par la consommation de tabac avec quelles conséquences, quel degré de risque et par quel mécanisme, en tenant compte aussi du mode de consommation du tabac.
L’article que nous avons sélectionné cette semaine répond précisément à toutes ces questions. Cette revue narrative de littérature publiée en 2021 dans la revue médicale Addiction (impact factor = 7,2) par deux chercheuses universitaires respectivement australienne et néo-zélandaise, nous apprend d’abord que le risque principal du tabac est, sans surprise, celui des cancers des muqueuses buccales et du bord vermillon de la lèvre. Sixième type de cancers parmi les plus fréquents, ils affectent plus communément les patients dans la cinquantaine ou la soixantaine, avec une prévalence de site plus importante pour la langue, le plancher de bouche et la gencive. Ses aspects cliniques peuvent être relativement variés sous forme de lésions plus ou moins homogènes présentant l’aspect d’une rustine blanche ou rouge, d’une papule ou d’une zone ulcérée aux bords irréguliers et indurés. Les symptômes de gêne n’apparaissent le plus souvent que dans les stades les plus avancés avec un pronostic plutôt défavorable. Le diagnostic précoce est donc déterminant dans ce type de cancer oral pour lequel la relation de causalité avec le tabac n’est pas aussi directe que pour le cancer du poumon.
En effet, les cancers de la cavité orale ont le plus souvent une étiologie plurifactorielle dans laquelle le rôle du tabac, en particulier lorsqu’il est fumé, ne fait toutefois aucun doute. Ainsi, la combustion du tabac génère des nitrosamines responsables des altérations génétiques à l’origine des cancers. Cependant, d’autres…