Avec le développement de l’implantologie, les sinus maxillaires sont entrés davantage dans le champ d’intervention du chirurgien-dentiste. D’abord parce qu’ils constituent un obstacle anatomique à l’implantologie du fait de l’espace aérien qu’ils forment au dépens de l’os disponible. Ensuite du fait des complications sinusiennes potentiellement générées ou exacerbées par des interventions dentaires comme l’endodontie, la chirurgie orale et, bien entendu, l’implantologie.
Quelles sont ces complications ou pathologies sinusiennes et comment les prévenir ? Les auteurs de cet article répondent à ces questions en évoquant les moyens diagnostiques préalables à la chirurgie implantaire et de comblement sinusien. Ils rappellent d’abord que les techniques de greffe de sinus avec élévation de la membrane de Schneider par abord crestal ou latéral, qui visent à augmenter la hauteur de tissus implantable en réduisant le volume sinusien, sont sûres et fiables quand les conditions sont favorables. Toutefois, des complications sinusiennes ne sont pas rares et se manifestent, entre autres, par des sinusites aiguës ou chroniques, la pénétration du sinus par l’implant, la perforation de la membrane, des accidents infectieux, une communication bucco-sinusienne, la destruction du matériau de comblement et/ou la fermeture de l’ostium de ventilation du sinus. Ils rapportent un taux de sinusites chroniques après implantation de l’ordre de 5 % avec un risque majoré de complications si une sinusite est déjà présente avant l’intervention.
Le but de leur article est de passer en revue les principaux signes de pathologies sinusiennes et de proposer, selon les cas, une conduite à tenir afin de prévenir les complications postimplantaires. En plus de l’anamnèse destinée à identifier des facteurs de risque comme des antécédents sino-nasaux, des maladies chroniques telles que le diabète ou des irradiations du maxillaire…