Le corollaire de l’émergence d’une nouvelle maladie est l’inexistence, à ses débuts, de traitement approuvé par les autorités sanitaires. Ainsi, plusieurs thérapeutiques utilisées habituellement contre d’autres pathologies ont été testées chez les patients atteints par le SARS-CoV2. Cet article met en parallèle l’infection à SARS-CoV2 et les effets biologiques aigus et chroniques de la radiothérapie, dans le but de proposer des solutions thérapeutiques.
Au cœur de ces similitudes :
- la composante inflammatoire : l’« orage cytokinique » chez les patients atteints de Covid19 est bien décrit ; or, après irradiation, on observe un relargage cytokinique important au niveau des cellules endothéliales, fibroblastiques, immunes et parenchymateuses. De même, une dysrégulation du système rénine-angiotensine a été mise en évidence dans les deux cas de figure ;
- la vascularisation est ciblée directement par le virus de la Covid19 (atteinte directe des cellules endothéliales, thrombose, coagulopathies), et l’on sait que les effets aigus de la radiothérapie sont basés sur une atteinte vasculaire avec sénescence des cellules endothéliales et dysrégulation de la coagulation ;
- les biomarqueurs sériques : pour les patients infectés par le SARS-CoV2, comme pour les patients irradiés, on observe une élévation de la substance amyloïde sérique, de la CRP, et l’IL-6 a été identifiée comme un bon marqueur pour la Covid19 et pour l’exposition aiguë aux radiations ;
- un déséquilibre électrolytique, rapporté dans les deux cas ;
- les effets au niveau pulmonaire (fibrose), cardiaque (ischémie), cérébral (maux de tête, désorientation…), observés chez les patients Covid+ et chez les patients irradiés (selon la localisation de l’irradiation).
Les thérapeutiques visant à limiter les effets secondaires aigus ou chroniques de la radiothérapie sont mises en parallèle avec leur utilisation…