L’odontologiste médico-légal œuvre à l’examen de corps découverts morts et dont l’identité est inconnue ou de ceux pour lesquels une identification par l’ADN ou par les empreintes digitales est impossible en raison de l’état de dégradation du cadavre. Car les dents résistent quasiment à tout (enfouissement, crémation, immersion longue, agression chimique, etc.) et peuvent en dire beaucoup : sexe, âge, habitudes de vie… Morphologie, pathologies, présence de traitements prothétiques, orthodontiques ou endodontiques, mais aussi d’implants, d’obturations, caractéristiques des tissus attenants, de l’os maxillaire, des glandes salivaires, état des gencives, etc. L’odontologiste médico-légal dresse l’odontogramme post-mortem le plus complet possible de la victime et tente de retrouver son jumeau ante mortem, en tout cas celui qui « matchera » pour l’identifier formellement.
C’est le travail de Steve Toupenay depuis vingt ans au sein de l’Institut médico-légal (IML) de Paris. à partir des attentats de Paris du 13 novembre 2015, il est devenu référent France à Interpol du groupe de travail Forensic Odontology pour l’identification des victimes de catastrophe. Depuis, il participe à identifier les victimes d’attentats ou de catastrophes, en France comme à l’étranger, ainsi qu’à des affaires criminelles. En 2023, il est nommé Commissaire de Police au grade de commissaire divisionnaire de la réserve opérationnelle pour la police scientifique. Une première pour un odontologiste et une vraie reconnaissance pour l’ensemble de la profession.
Quelle sera votre implication lors des prochains Jeux Olympiques ?
Steve Toupenay : Les Jeux Olympiques ayant lieu essentiellement à Paris et sa banlieue, en zone urbaine, donc en zone police, nous sommes naturellement mobilisés. Le risque attentat a été relevé et l’environnement international est tendu. Un plan est en place.