L’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) du 26 juillet au 8 septembre 2024 en France, premiers jeux de l’ère post-Covid, provoquera un afflux exceptionnel d’athlètes, de délégations et de public, avec notamment 10 500 athlètes olympiques et 4 350 athlètes paralympiques, 45 000 volontaires, sans compter 12 millions de spectateurs et 25 000 journalistes, le tout étalé sur 39 sites olympiques, dont 15 en Île-de-France. À l’heure où s’écrivent ces lignes, les craintes sont tournées légitimement vers le terrorisme islamiste. Quoi qu’il en soit, c’est un casse-tête pour classifier les risques imprévisibles ou prévus qui, du strict point de vue de la Lettre de l’Infectiologue, vont du bioterrorisme à une poussée d’arboviroses autochtones, en passant par les IST dans le sillage de l’effort ou de l’ambiance « fan zone » [1-5]. La liste des risques associés à cet événement mondial est vertigineuse : pas moins de « 261 risques » selon la très secrète « analyse nationale des risques (ANR) » des autorités françaises (document classifié mais cité par la Cour des comptes dans son rapport de juin 2023). Chaque risque recensé dans l’ANR est décliné en scénarios auxquels est associé un degré de criticité qui dépend de sa plausibilité ; à chaque scénario sont associées des contre-mesures destinées à réduire sa probabilité d’occurrence et à atténuer ses conséquences en cas de survenance. La dernière version du rapport mentionne ainsi 261 risques et plus de 1 500 contre-mesures.
Difficile à l’heure où j’écris de savoir où est la faille. En menant l’enquête auprès de la direction de l’AP-HP, du COREB ou de la Direction des Services des Jeux de Paris 2024*, tout semble sous contrôle. Les interlocuteurs s’entendent sur le risque majeur que constitue la cérémonie d’ouverture le long de la Seine en termes d’attentat, notamment biologique…