Depuis quelques mois, l’intelligence artificielle, ses perspectives et son développement font l’objet d’une nouvelle course internationale à « l’armement technologique et économique » avec pour champ de bataille tous les terrains de communication médiatiques grand public. Plus que l’armement militaire et la conquête spatiale des années 70-80, la conquête des promesses de cette technologie est la nouvelle obsession des pays qui veulent compter sur la scène internationale et remporter des prises de guerre économiques. Définie par le Parlement européen comme tout outil utilisé par une machine capable de « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité », Wikipédia ajoute à la définition de l’IA l’apprentissage autonome, la résolution de problème et surtout la prise de décision. L’émergence de l’IA n’est pourtant pas si récente.
La théorisation d’un mécanisme structuré de la pensée humaine fut déjà formalisée au XVIIe siècle par le philosophe et scientifique Leibniz. Son premier jalon concret fut posé par la publication d’un article mémorable en 1950, dans lequel le chercheur britannique Turing propose un test pour définir la capacité d’une machine à mener une conversation structurée et autonome avec un humain. Mais c’est en 1956 que le nom d’intelligence artificielle fut prononcé par le mathématicien américain John McCarthy lors de la conférence de Dartmouth. Elle y gagne un statut de discipline de recherche à part entière, des financements conséquents sont débloqués, l’aventure se concrétise.
Si tous les germes étaient plantés pour le développement de l’IA, faute de résultats rapides, il fut mis en jachère pendant les années 70 à 90. Les efforts financiers se sont alors concentrés sur les problématiques immédiates de la guerre froide pendant laquelle l’expression de la puissance était surtout militaire. Par…