Après le renouvellement partiel des conseillers départementaux en mars, puis celui, complet, des élus régionaux en juin avec l’élection de binôme homme-femme, couplé à la fusion des régions, « toute l’institution a été renouvelée, rajeunie, féminisée et est en ordre de marche », s’est félicité Serge Fournier, président du Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes (ONCD), lors d’une conférence de presse à Paris le 19 octobre. Il a passé en revue plusieurs thèmes d’actualité de la profession.
Partenariats
Cette année, l’Ordre a engagé trois partenariats avec les pouvoirs publics dans lesquels il s’engage auprès de la profession : à promouvoir la vaccination contre la grippe de tous les personnels soignants, praticiens et assistantes ; à mener la lutte contre la surconsommation et la surprescription d’antibiotiques ; à sensibiliser et former sur les violences faites aux femmes. « Je compte sur l’implication de tous les confrères », a lancé Serge Fournier.
Radioprotection
« Il semble que nous ayons enfin été entendus sur ce sujet. Nous attendons prochainement un allégement de la législation compte tenu des faibles doses émises dans les cabinets dentaires. »
Données démographiques et statistiques
L’Ordre travaille depuis plusieurs mois à la mise en place d’un « observatoire des données démographiques et statistiques ». Un outil informatique permettant de croiser de multiples données d’origines diverses (Ordre, INSEE, etc.) et de donner, presque en temps réel, des informations sur, par exemple, les modes d’exercice au sein de certains territoires ou la démographie professionnelle par canton.
L’Observatoire devrait être prêt au 1er trimestre 2020. Steve Toupenay, secrétaire général de l’Ordre, a ainsi montré une carte nationale de la densité des chirurgiens-dentistes ville par ville comparée à la densité de la population où l’on peut voir, notamment, que les zones qui n’abritent pas de faculté dentaire, comme le bassin caennais, sont désormais des déserts dentaires. Ou encore la corrélation, en Ile-de-France, entre le nombre élevé d’installations de centres dentaires, et le nombre plus importants que partout ailleurs de praticiens salariés et de praticiens à diplômes étrangers. Dans cette région, la seule d’ailleurs, le nombre de ces derniers dépasse celui des praticiens à diplôme français en primo inscription.
Réforme de la PACES
« C’est une excellente idée de transformer l’accès aux études dentaires. Le dispositif actuel était à bout de souffle. Personnellement, je ne suis pas sûr que tous les reçus au concours tel qu’il est fassent de bons praticiens. »
Centres de santé
Plusieurs contentieux sont en cours entre l’Ordre et différents centres low-cost. « Nous nous étonnons de l’éclosion de centaines de centres dentaires là où on ne les attendait pas, notamment à Paris et sa région. Il semble que les responsables de ces centres n’aient pas compris le cahier des charges voulu par le législateur qui leur demande de répondre à une demande sociale, notamment dans les zones moins denses. Nous sommes à la manœuvre. Libéral ou salarié, il n’y a qu’une seule déontologie pour tous les chirurgiens-dentistes et elle doit être respectée. »
Diplômes étrangers
Le Conseil national a mis en place une « Commission de validation des diplômes ». Elle regardera de près le cursus suivi par le praticien qui fait sa première demande d’inscription et s’il ne répond pas aux critères minimaux exigibles en Europe, elle pourra demander aux Conseils départementaux saisis de ne pas procéder à l’inscription au tableau.
Réforme des retraites
« Il y a tellement de rumeurs que je veux rassurer nos plus jeunes confrères : le système de la solidarité perdurera, ils auront toujours une retraite et l’exercice libéral n’est pas en péril, assure Serge Fournier. Contrairement à ce que l’on entend ici ou là, selon notre étude, compte tenu de la réforme qui nous est proposée aujourd’hui, la cotisation devrait baisser de 1 000 e par an pour notre profession car, contrairement à d’autres professions libérales, notre taux de cotisation est aujourd’hui très élevé. »
Assistante dentaire de niveau 2
« Clairement, la ministre a mis le dossier en bas de la pile. Il est au point mort. » Aucune discussion n’est engagée ou prévue sur le sujet.
Praticiens consultant des mutuelles
De nombreux praticiens vivent mal l’intrusion de leurs confrères consultants d’assurances ou de mutuelles dans leur plan de traitement. L’Ordre veut réguler leurs interventions et trouver un statut à ces praticiens. Une charte sera signée prochainement avec l’Unocam (Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire).
Formation continue (DPC)
À deux mois de l’échéance, l’obligation triennale de formation (DPC) n’a été respectée que par 10 000 praticiens (sur 40 000), le pire résultat parmi les professions de santé. « Les confrères ne comprennent pas ce dispositif complexe, opaque et éloigné de leurs préoccupations quotidiennes, commente Serge Fournier. Nous nous sommes rapprochés de l’Agence du DPC pour faire des propositions et relancer le DPC. Nous voulons clairement reprendre la main sur ce sujet, il en va de la santé publique et de la crédibilité de la profession. » Un accord avec l’Agence serait proche. Une « certaine mansuétude » sera accordée aux praticiens qui n’auront pas satisfait à leur obligation de formation.
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