Les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) de 2011 [1] sur la prescription des antibiotiques en odontologie mentionnent que la prescription antibiotique n’est pas nécessaire pour une pose d’implant simple, mais qu’elle est recommandée pour les procédures de chirurgie préimplantaire (régénération osseuse guidée – ROG, sinus lift, greffe en apposition). Cette partie des recommandations est globalement peu suivie par la profession, notamment pour ce qui concerne la non-indication de prescription antibiotique pour une pose d’implant simple [2]. Ainsi, la surprescription et la prescription non adaptée des antibiotiques participent à l’apparition de résistances bactériennes, à des surcoûts pour l’assurance maladie et à l’apparition d’effets secondaires parfois sévères. Plus précisément, il ressort que les chirurgiens-dentistes en France prescrivent 13 % de la totalité des antibiotiques utilisés en 2021 et qu’environ 60 % de ces prescriptions ne sont pas pertinentes [3]. Dans ce contexte, il apparaît intéressant de faire le point sur les connaissances au sujet des indications et non-indications de prescriptions antibiotiques en implantologie et chirurgie préimplantaire.
Concernant la pose d’implants simples, sans greffe osseuse, les principales complications précoces observées sont liées à un échauffement osseux lors de la préparation du site implantaire et il s’agit rarement de surinfection. Plusieurs études randomisées contrôlées visant à évaluer le bénéfice d’une prescription antibiotique en comparaison d’un placebo ont été analysées dans une revue de littérature et méta-analyse récente [4] : l’objectif était d’évaluer si l’utilisation d’antibiotiques permettait de limiter le nombre d’infection postopératoires dans le cas de pose d’implants dentaires. La méthode PRISMA a été utilisée pour sélectionner les articles dans plusieurs bases de données bibliographiques.