En regardant les matchs de la coupe du monde de rugby qui se déroule actuellement en France jusqu’au 28 octobre, on peut observer que de nombreux joueurs portent une protection intra-buccale (PIB), appelée communément protège-dents. Ces dispositifs de protection sont pourtant assez mal connus des chirurgiens-dentistes qui pourraient se voir interrogés par leurs patients sportifs en quête de conseils ou d’explications.
Quels sont le rôle et l’efficacité des PIB, quels sont les matériaux employés et comment choisir le modèle le mieux adapté à chaque activité sportive ? L’auteur de l’article rapporté répond à ces questions par une revue narrative de littérature faisant l’état des connaissances sur le sujet en 2023. Il nous apprend tout d’abord que les accidents qui surviennent lors de la pratique d’un sport représentent plus du tiers des traumas crânio-faciaux et que les traumas dentaires représentent la 5e affection en termes de prévalence avec plus d’un milliard de personnes concernées chaque année dans le monde, pour un coût estimé à 5 millions de dollars US. L’un des problèmes majeurs est que les dents ne cicatrisent pas et que les traumas dentaires liés au sport peuvent conduire à des dommages irréparables ainsi qu’à des séquelles tout au long de la vie. Selon une source citée, plus de 52 % des enfants âgés de 11 à 13 ans et plus de 70 % des athlètes ont été affectés par un traumatisme oral en pratiquant leur sport. Le rôle des PIB est donc de prévenir ces traumas en absorbant et en distribuant l’impact des coups reçus en réduisant au maximum l’énergie transmise aux tissus dentaires, au condyle mandibulaire et au disque articulaire.
Si la Fédération Dentaire Internationale recommande le port d’une PIB, et plus particulièrement un dispositif sur mesure réalisé sous le contrôle d’un dentiste, seulement quelques fédérations sportives en recommandent le port obligatoire…