David HERRERA
Université Complutense, Madrid (Espagne)
Plus de cinq ans après la publication de la classification discutée lors du World Workshop de Chicago en 2017, peut-on considérer qu’elle a définitivement remplacé la classification d’Armitage dans la pratique clinique et dans l’esprit des parodontistes du monde entier ?
D.H. : Oui, je crois que la classification de 1999 fait désormais partie du passé. On se souviendra toujours de la controverse autour des parodontites « chronique versus agressive », mais comme on se souvient des polémiques sur la parodontite de l’adulte et de la parodontite précoce des classifications de 1989 ou 1993. J’ai le sentiment que la classification de 2018, que l’on doit à l’effort conjoint des Américains et des Européens, est devenue la classification la plus universelle.
Pensez-vous que cette classification bénéficiera d’une mise à jour dans les années à venir, et quels seront les points de discussion les plus importants ou les plus controversés ?
David HERRERA : Bien entendu, la classification a été conçue pour être périodiquement mise à jour, dès que des connaissances supplémentaires permettent de mieux comprendre les différentes maladies et affections. À Chicago, une période de dix ans a été envisagée pour une future actualisation. L’un des aspects qui devra être mis à jour concerne les critères permettant de déterminer le stade et le grade, conçus de telle manière que des critères supplémentaires puissent être ajoutés, en particulier pour le grade. J’ai également le sentiment que le stade III a besoin d’une subdivision, divisant les cas sévères qui nécessiteront très probablement l’étape 3 de la thérapie (phase chirurgicale) et les cas moins sévères qui pourraient être résolus avec les étapes 1 et 2 de la thérapie parodontale (phase non chirurgicale). Je suggérerais, pour une future mise à jour de la classification, que les maladies parodontales…