Presse internationale : Entretien avec David Herrera à propos de la classification des maladies parodontales

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  • Publié le . Paru dans Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°4 - 15 novembre 2024 (page 6-8)
Information dentaire
La classification des maladies parodontales parue en 2017 [1] a été à l’origine de nombreux changements au sein de notre discipline. En effet, celle-ci a changé notre manière de nommer les pathologies qui affectent le parodonte, chamboulant, de façon toute relative, nos habitudes prises pendant près de vingt ans d’utilisation de la classification d’Armitage. Ce changement a généré un enthousiasme puisque la classification en vigueur présentait des points de discorde et pouvait être à l’origine de nombreuses discussions sans fin entre praticiens… et de cheveux blancs chez les étudiants pendant les examens (est-ce une parodontite agressive généralisée ou est-ce une parodontite chronique sévère ?). Après cinq ans de diffusion et d’utilisation à travers le monde, le moment semble opportun pour en tirer quelques conclusions. Son implantation dans l’enseignement et dans les cabinets a-t-elle révolutionné nos pratiques ? Cette classification a-t-elle permis de mieux communiquer entre praticiens ? Permet-elle de mieux adapter nos plans de traitement ? Autant de questions que nous avons pu poser au Professeur David Herrera.

David HERRERA
Université Complutense, Madrid (Espagne)

Plus de cinq ans après la publication de la classification discutée lors du World Workshop de Chicago en 2017, peut-on considérer qu’elle a définitivement remplacé la classification d’Armitage dans la pratique clinique et dans l’esprit des parodontistes du monde entier ?

D.H. : Oui, je crois que la classification de 1999 fait désormais partie du passé. On se souviendra toujours de la controverse autour des parodontites « chronique versus agressive », mais comme on se souvient des polémiques sur la parodontite de l’adulte et de la parodontite précoce des classifications de 1989 ou 1993. J’ai le sentiment que la classification de 2018, que l’on doit à l’effort conjoint des Américains et des Européens, est devenue la classification la plus universelle.

Pensez-vous que cette classification bénéficiera d’une mise à jour dans les années à venir, et quels seront les points de discussion les plus importants ou les plus controversés ?

David HERRERA : Bien entendu, la classification a été conçue pour être périodiquement mise à jour, dès que des connaissances supplémentaires permettent de mieux comprendre les différentes maladies et affections. À Chicago, une période de dix ans a été envisagée pour une future actualisation. L’un des aspects qui devra être mis à jour concerne les critères permettant de déterminer le stade et le grade, conçus de telle manière que des critères supplémentaires puissent être ajoutés, en particulier pour le grade. J’ai également le sentiment que le stade III a besoin d’une subdivision, divisant les cas sévères qui nécessiteront très probablement l’étape 3 de la thérapie (phase chirurgicale) et les cas moins sévères qui pourraient être résolus avec les étapes 1 et 2 de la thérapie parodontale (phase non chirurgicale). Je suggérerais, pour une future mise à jour de la classification, que les maladies parodontales…

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