Dans cette revue de presse, nous avons décidé de mettre en lumière un article du Professeur Olivier Robin sur la dysesthésie occlusale. Ce sujet, qui sera présenté lors des prochaines journées internationales du Collège National d’Occlusodontologie à Paris en mars 2023, est peu documenté, encore moins en français. Pourtant nous avons tous été confrontés à cette situation dans nos cabinets. Un patient se plaint de son occlusion mais rien n’est objectivable lors de nos examens… Que faire ?
Au travers d’un cas clinique, l’auteur pose les bases du problème avant de décrire les mécanismes physiologiques nécessaires à la perception occlusale grâce aux mécano-récepteurs desmodontaux (MRD). Ces données histologiques, généralement issues de modèles animaux, sont très intéressantes pour comprendre la sensibilité occlusale autour des dents, mais aussi autour des implants, avec ce que cela implique dans notre pratique quotidienne. Ainsi, il apparaît que ces MRD ne sont pas les seuls mécano-récepteurs à participer au bon fonctionnement de la mastication mais ont des caractéristiques très spécifiques avec des particularités en fonction du type de dents et de leur localisation. On y apprend également que le cerveau est capable d’une certaine neuroplasticité permettant de s’adapter, dans la plupart des cas, à des changements de contacts dento-dentaires.
Auparavant appelée « phantom bite », la dysesthésie occlusale se caractérise par une altération de la perception occlusale, persistante depuis au moins six mois, en l’absence d’anomalies occlusales évidentes et avec une association fréquente de désordres psychiatriques. Il n’y a pas de critères spécifiques à cette pathologie et peu de données épidémiologiques fiables existent. Les patients sont persuadés d’avoir une occlusion anormale, souvent à la suite de soins dentaires. C’est généralement le début d’une multiplication de consultations…