Situation
Une généraliste, après un entretien préalable de licenciement, vient de quitter le centre de santé Saint-Vincent-de-Paul ce 8 août, pour motif économique. Plus précisément, on lui reproche de ne pas avoir été assez « rentable » en ne voyant que 2 à 3 patients par heure, alors que le centre lui en demandait presque le double ! (…) Refusant d’augmenter le nombre de ses consultations (« Je ne fais pas de l’abattage », a-t-elle confié au Quotidien du médecin), elle propose cependant des solutions pour se décharger des contraintes administratives, mais n’obtient de la part du centre qu’une fin de non-recevoir*.
Sous le prétexte d’équilibrer les comptes d’un centre ou d’un cabinet :
- Comment concilier qualité de la prise en charge du patient (en tenant compte du temps passé à l’écouter et à l’informer) et réponse à une demande de rentabilité en écourtant les consultations ?
- Est-il possible de rogner sur la qualité des produits et des fournisseurs de prothèses pour diminuer les coûts ?
- Peut-on systématiser la proposition d’actes rentables ou refuser les patients qui le sont moins (enfants, bénéficiaires de la CSS, patients souffrant d’un handicap, patients réclamant des soins opposables ou à reste à charge zéro…) ?
- Peut-on travailler dans une structure qui fait de la gestion comptable un prérequis au recrutement de ses soignants ?
*www.caducee.net/actualite-medicale/15833/un-centre-de-sante-de-dordogne-licencie-un-medecin-generaliste-pour-motif-economique.html
Réflexions Docteur François Ferrre
Maître de conférences des Universités – Praticien hospitalier
Chef du service de médecine bucco-dentaire de l’hôpital Charles Foix APHP
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