Le succès du traitement des perforations endodontiques dépend de plusieurs facteurs, comprenant un diagnostic précoce, la taille, la forme, la localisation et la nature de la perforation, le traitement et le matériau d’obturation, la réponse de l’hôte, et beaucoup de l’expérience de l’opérateur. La localisation pourrait être le facteur essentiel ; les perforations au niveau crestal susceptibles d’une rapide migration épithéliale et la formation rapide d’une poche étant du plus mauvais pronostic. Le Mineral Trioxide Aggregate (MTA), un matériau biocompatible non résorbable à base de silicate de calcium, développé au début des années 1990, a montré des taux de succès élevés, mais il y a encore peu d’études prospectives à long terme.
La présente étude prospective concerne les patients présentant une perforation unique traités au MTA entre janvier 1999 et juin 2009. Ils ont été suivis jusqu’en 2012 pour un maximum de 13 ans après traitement.
Les résultats montrent que sur les 110 patients (moyenne d’âge 36 ans, de sexe masculin pour 54,5 %) inclus dans l’étude, 101 ont été jugés comme commençant à cicatriser la première (n = 98, 89 %) ou la deuxième année (n = 3, 3 %), alors que 9 (8 %, 4 femmes et 5 hommes âgés de 18 à 65 ans) n’ont montré aucun signe de guérison. Les patients de plus de 50 ans présentaient le plus d’échecs comparés aux plus jeunes (12 % contre 7 %). La localisation des perforations n’ayant pu être traitées avec succès était de 4 % pour une situation coronaire, 13 % pour une situation intermédiaire et 0 % pour une situation apicale. Selon la taille, l’échec était de 16 % pour un diamètre supérieur à 3 mm, 6 % de 2 à 3 mm et 0 % pour les plus petites.
Après cicatrisation initiale, les auteurs considèrent comme très faible le risque de progression du processus inflammatoire (18 % à 5 ans et 33 % à 8 ans). Les caractéristiques associées avec la probabilité d’échec après cicatrisation initiale sont le sexe (féminin), la présence d’une poche, la taille importante et le site médian ou apical de la perforation.
Les auteurs en concluent que lorsqu’une cicatrisation primaire est obtenue avec le MTA, le risque d’un échec tardif est très faible. Ils considèrent que le succès dépend essentiellement de la combinaison d’un opérateur expérimenté et du choix d’un matériau adéquat.
Le rédacteur de cette revue de presse tient cependant à souligner combien l’appréciation de « très faible » pour le taux de progression du processus inflammatoire après guérison initiale lui paraît discutable.
Perforations : succès à long terme du MTA
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- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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