Lorsque l’on évoque l’association de maladies systémiques avec les parodontites, le diabète, qui fait désormais l’objet d’une attention particulière de la CPAM avec une prise en charge spécifique de bilans parodontaux pour les patients concernés, s’impose logiquement comme le candidat naturel. Pourtant, d’autres maladies chroniques ont aussi une forte dimension systémique pouvant influencer la prévalence, les mécanismes pathogéniques et les méthodes de prise en charge de la maladie parodontale. Les auteurs américano-anglais de l’étude rapportée nous indiquent ainsi que l’insuffisance rénale chronique (IRC) affecte 9,1 % de la population mondiale et que plus d’une personne sur 1 000 est diagnostiquée à un stade très avancé de cette maladie. Chaque chirurgien-dentiste est donc statistiquement certainement confronté à cette pathologie pour au moins un de ses patients. D’une manière générale, toute inflammation chronique peut être associée à une IRC qui se traduit par une pathologie multi-système principalement caractérisée par une rétention de métabolites toxiques, l’urée en particulier, dans le sang avec de multiples conséquences sur les fonctions cellulaires, l’ostéogenèse, le système immunitaire et l’appétit, entre autres. On sait que les chats, particulièrement vulnérables à l’insuffisance rénale, présentent dans les stades les plus avancés de la maladie des ulcérations buccales liées à une trop forte concentration d’urée dans le sang. Est-il possible que l’IRC chez l’humain influence également l’équilibre buccal et les maladies parodontales ?
Financée par l’Institut national américain du diabète, des maladies digestives et rénales (NIH/NIDDK), cette revue narrative s’attache à déterminer puis à expliquer les éventuels liens entre maladie parodontale et IRC. Dans une première partie épidémiologique, plusieurs études rapportées évoquent davantage de problèmes…