Dès lors que les patients apprennent qu’ils présentent une maladie parodontale, ce terme de « maladie » les oriente par réflexe dans un schéma de prescription médicamenteuse. Et il est vrai, que du point de vue du soignant, la prescription d’antiseptiques, voire d’antibiotiques, peut vite être perçue comme une évidence, voire une nécessité thérapeutique. Or, prescrire est un acte délicat, car il enjoint de prendre un remède, et le patient a dès lors le sentiment que son problème a une solution et que l’ordonnance qui lui est délivrée est un premier pas vers la guérison.
Néanmoins, si la prescription en parodontologie comprend bien entendu ces volets chimiques antibactériens, elle ne s’y cantonne pas. La prescription de moyens mécaniques d’hygiène orale, tels que brosses à dents et moyens de brossage interdentaires, est sans doute d’une plus grande importance et doit résulter d’un engagement fort du praticien autant dans le choix du matériel, dans son calibrage (brossettes interdentaires) que dans l’apprentissage de son utilisation au fauteuil (fig. 1 et 2) [1]. Le temps passé à expliquer est également essentiel, car il faut s’assurer que le patient comprend ce qui lui est demandé et en saisit la nécessité.
D’autres prescriptions s’imposent évidemment. Il y a celles que l’on rédige après avoir réalisé une intervention chirurgicale. Il s’agit alors d’antalgiques, éventuellement d’anti-inflammatoires. Ce sont aussi des bains de bouche antiseptiques. Pour ces derniers, les conditions d’utilisation doivent être clairement précisées : après le brossage, pendant au moins une minute, et durant une période encadrant le délai de cicatrisation. Et ce, sans oublier les prescriptions qui se posent parfois préalablement à l’intervention chirurgicale. Il s’agit des antibiothérapies prophylactiques dont nous devons nous assurer du bon respect…