Dans une lettre à l’éditeur, publiée en mai dans le Journal of Applied Oral Science, les auteurs s’interrogent sur l’impact des aspects psychosociaux et économiques de la pandémie Covid-19 sur le bruxisme, les dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM) et les douleurs oro-faciales.
L’épidémie, apparue en décembre 2019 et décrétée pandémie en mars 2020 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a créé de nombreuses ruptures et perturbations dans la vie quotidienne, dont l’isolement social, qui ont pu avoir des conséquences sur la santé mentale des personnes les plus vulnérables. Les incertitudes concernant la nature du virus, les risques de contamination, la capacité des gouvernements à faire face à la crise, le manque d’informations et les mésinformations, ainsi que les obligations imposées en matière de protection et de distanciation, ont favorisé l’instauration d’un climat stressant et anxiogène.
Les auteurs rappellent que les données recueillies à l’occasion des précédentes épidémies et pandémies ont montré que les réactions psychologiques induites par de telles situations dépendent de la vulnérabilité de chaque individu, conditionnée, notamment, par le degré de tolérance face à l’incertitude et d’anxiété face à la maladie.
Comme toute situation « menaçante » pour la survie, une pandémie peut induire une hyperactivité du système nerveux sympathique, à l’origine des manifestations autonomes du stress, dont la persistance peut jouer un rôle important dans la chronicisation de la douleur. Parmi ces manifestations, la vasoconstriction musculaire favorise une altération du métabolisme musculaire propice au développement des myalgies, de même que les troubles du sommeil qui sont des facteurs reconnus d’entretien des douleurs chroniques.
Une augmentation de la prévalence des douleurs chroniques oro-faciales, en particulier des DTM, est donc attendue comme une conséquence…