Situation
– Je travaille avec mon prothésiste dentaire depuis près de quinze ans. Notre collaboration est efficace et permet de réaliser de belles réhabilitations prothétiques pour mes patients. Je n’hésite pas à l’inviter au cabinet pour participer aux réflexions du plan de traitement lorsque cela me semble nécessaire. Il reçoit systématiquement mes patients à son laboratoire pour choisir la teinte des dents prothétiques, et adapte parfois les derniers réglages de mes prothèses.
– Nous nous faisons confiance, et ce partenariat m’apparaît bénéfique pour mes patients.
– J’en ai parlé à l’une de mes consœurs qui m’a alerté sur plusieurs points :
– comment gérer le secret médical au cours de cette prise en charge ?
– mon prothésiste commet-il des actes qui l’entraînent dans un exercice illégal de la chirurgie dentaire ?
– ma responsabilité est-elle engagée ? Dois-je modifier mon organisation au risque de diminuer la qualité des soins ?
Réflexions du Docteur Marwan Daas
Maître de conférences à l’UFR d’odontologie de l’Université de Paris
Praticien Hospitalier, Membre titulaire de l’Académie Nationale de Chirurgie
Nous sommes de plus en plus confrontés à la réalisation de réhabilitations orales complexes qui nécessitent des compétences, une équipe soignante et une étroite collaboration avec nos prothésistes.
La satisfaction des patients dépend de l’intégration globale des restaurations et surtout du résultat esthétique. L’implication du prothésiste joue un rôle important dans le succès de ces traitements. Un bilan photographique est souvent réalisé dans ce but mais, mais il peut se révéler insuffisant. Une observation clinique des restaurations prothétiques avec le prothésiste est alors nécessaire afin d’optimiser le résultat. Cela nécessite une séance à notre cabinet, que nous organisons avec le consentement éclairé du patient. Pour le prothésiste…