Situation
– J’ai reçu un patient qui m’a posé de nombreuses questions après que je lui ai proposé d’extraire sa dent et de la remplacer par une couronne implanto-portée. Il m’a averti qu’il désirait obtenir un second avis médical avant de débuter le traitement.
– à son retour au cabinet, il m’a expliqué avoir analysé les forums sur Internet pour comparer mon avis et le confronter aux observations des internautes. Puis, une nouvelle salve de questions est venue conclure notre deuxième rendez-vous.
– Je comprends que mon patient n’est toujours pas décidé à suivre le plan de traitement que je lui propose. Il est hésitant, incertain, et il doute de moi.
– S’il ne manifeste pas de confiance à mon égard, dois-je l’orienter vers un autre confrère ?
– Suis-je tenu de le convaincre ?
– Son consentement, acquis au prix de longues séances de dialogue, peut-il m’assurer une prise en charge réussie ?
Réflexions du Docteur Jean-Claude Tavernier
Ancien Maître de conférences des Universités UFR d’odontologie de l’Université Paris Cité
« Confiance », voici un terme curieux si l’on veut bien s’attarder à l’étudier et le comprendre.
Il est issu de deux racines latines, cum et fidere.
Si le verbe fidere signifie (con)fier, le suffixe cum, signifiant « avec », sous-entend, dans la notion de confiance, une relation entre au moins deux personnes comme l’illustrent les synonymes, avoir foi en (les étymologies de fiance et foi sont d’ailleurs identiques), compter sur, croire en, s’en remettre à, se reposer sur ; dans le cas qui nous concerne, ce sont le patient et le praticien. La confiance serait alors considérée comme le sentiment de se sentir en sécurité dans une relation avec l’autre et penser fermement que cette relation est empreinte de bienveillance. Cette confiance présuppose que le patient est sûr que le praticien ne le trompera pas, que ce soit lors des échanges…