Situation
Un patient inconnu se présente à mon cabinet sans rendez-vous pour être soulagé d’une pulpite aiguë dont il dit souffrir. Mon assistante qui le reçoit lui demande de patienter et termine la discussion qu’elle venait d’engager avec une autre patiente.
Aussitôt, le patient s’emporte, lui crache dessus et profère des injures à son égard. Alors qu’elle m’appelle en soutien, il la gifle violemment.
Me voyant arriver, il exige des soins sur-le-champ.
Je suis outré par le comportement de cet excité vis-à-vis de mon assistante.
- Puis-je refuser de le soigner dans ces conditions et le mettre à la porte ?
- Dois-je porter plainte à son encontre ?
- Que puis-je exiger de lui ?
- Suis-je tenu de répondre à sa demande de prise en charge car il semble effectivement souffrir terriblement ?
Réflexions d’Yves-Alexandre Thalmann
Psychologue et spécialiste en développement personnel*
La violence ne doit jamais être tolérée, dans un cabinet ou ailleurs. Sous aucun prétexte !
Peut-être trouverez-vous cet avis trop tranché pour un psychologue ? La règle de base qui prévaut dans toute profession, y compris celles des soins et de l’aide, est avant toute chose la sécurité des travailleurs. Au besoin, ces derniers doivent se protéger de possibles agressions à leur égard. Dans le cas de figure mentionné ici, il me semble que la marche à suivre ne souffre aucune discussion : appeler la police pour sortir, de force s’il le faut, le malotru et porter plainte pour coups et injures.
La plainte doit impérativement être déposée. Car laisser passer un tel comportement, et qui plus est soigner un personnage dangereux, serait cautionner la violence. Ce serait signifier à l’auteur de ces actes qu’il a gagné, qu’il peut obtenir ce qu’il désire pour peu qu’il se montre suffisamment agressif. N’oublions pas que le cerveau apprend de ses expériences : ce qui lui procure un bénéfice va…