Les préoccupations vertueuses liées au développement durable se sont progressivement émancipées pour imprégner nos sociétés industrielles de consommation dans quasiment tous ses domaines de production. Le monde de la chirurgie dentaire n’en est pas exclu. En parallèle des actions de recyclage, la lutte contre les gaspillages est un autre moyen de mieux gérer les ressources et les matières premières. Poussés par cette tendance, les procédés de production additifs ont connu un développement considérable dans tous les domaines industriels, y compris en odontologie.
Au cours de la dernière décennie, les imprimantes 3D ont d’abord fait leur apparition pour la production d’objets en polymère, là où cette technologie est la plus facilement applicable. Elles permettent la fabrication de modèles en résine, de guides implantaires, de prothèses transitoires en résine. En métallurgie, la production additive d’éléments de prothèse fixée et châssis de prothèse amovible en cobalt-chrome (et même en titane) grâce à la technologie de la microfusion laser sélective a permis de produire des pièces plus rapidement, sans matière gaspillée. Elle offre de surcroît un modèle économique partiellement industrialisé in fine plus rentable que l’usinage ou que les techniques traditionnelles de mise en œuvre au laboratoire de prothèse. L’ambition ultime de ce paradigme était alors d’atteindre la mise en œuvre des restaurations en céramique dont la nature chimique et microstructurale se prête difficilement, a priori, aux techniques de mise en forme additive. C’est en particulier le cas pour les éléments en zircone, céramique technique de très haute densité que l’on sait mise en forme traditionnellement par usinage dans des blocs produits industriellement, avec un haut niveau de déchets.
Les auteurs de l’article rapporté dirigé par le Professeur Matthias Kern, enseignant-chercheur mondialement reconnu pour ses compétences…