Notre devoir déontologique (et notre obligation légale avec le DPC) est de maintenir à jour, et même d’améliorer nos compétences afin de faire évoluer la prise en charge de nos patients en fonction des nouvelles connaissances qui, chaque jour, modifient la « science odontologique ».
Il existe de nombreuses façons d’améliorer ses compétences. La lecture « critique » d’articles en est une. L’information contenue dans les articles est à la fois très abondante et très sensible. Très sensible parce que cette information est utile à des décisions qui doivent se traduire en actions favorables à la santé de nos patients. Très abondante parce que cette information est accessible sous des formes multiples (articles, livres, rapports…) qui paraissent au rythme de plusieurs dizaines de milliers de documents chaque année (22 775 sur PubMed1 Central en 2020 pour la dentisterie2 ).
Tout lire est impossible, alors comment identifier « ce qu’il faut lire » ?
Autre paramètre important : il est souvent admis que près de 50 % des connaissances biomédicales sont périmées tous les dix ans, voire tous les sept ans. Les informations sont donc très nombreuses et très rapidement périssables. Ce qui est vrai aujourd’hui sera faux rapidement, mais quand ?
Un exemple : pendant mes années d’études (dans les années 1970), les systèmes adhésifs sont apparus et se sont développés. Il n’était pas question à l’époque de mordancer la dentine avec de l’acide phosphorique. De nombreuses études prouvaient les effets néfastes de l’acide sur la pulpe et sur l’adhésion.
Au début des années 1980, un auteur japonais a montré que loin de mettre en péril la santé pulpaire, le mordançage acide permettait d’adhérer efficacement à la dentine, et donc de protéger la pulpe. Aujourd’hui encore, c’est une pratique recommandée. Pour combien de temps encore, puisque la déminéralisation rapide et profonde…