La dermatologie buccale est assez mal connue des omnipraticiens et sa pratique clinique est difficile car les muqueuses concernées peuvent présenter de multiples variations physiologiques, des lésions ou irritations souvent transitoires liées à des conditions locales généralement rapidement réversibles. Toutefois, certaines lésions dermatologiques situées sur les muqueuses buccales peuvent se révéler plus chroniques avec une expression symptomatique que le praticien ne parvient parfois pas à comprendre ni à traiter faute de bon diagnostic.
Les conséquences et l’évolution de certaines d’entre elles peuvent gravement impacter la santé générale des patients, ce qu’un diagnostic juste et précoce permettrait d’éviter. C’est le cas du lichen plan buccal (LPB) qui peut revêtir différents aspects et expressions cliniques et qui peut se transformer en lésion cancéreuse. C’est ce sur quoi nous mettent en garde les auteurs de cet article publié sous la forme d’une « lettre à l’éditeur ». Ce type d’article court, d’une à deux pages, permet de présenter l’essentiel d’un cas clinique, de préciser ou de critiquer une étude précédemment parue, d’annoncer des résultats préliminaires d’une étude à paraître ou d’alerter le lecteur sur un sujet précis comme dans l’article rapporté dans cette revue.
Les auteurs nous alertent sur le fait que le LPB fait partie des lésions à évolution potentiellement cancéreuse telles que définies par l’Organisation Mondiale de la Santé en 2005. Il présente un risque d’évolution en carcinome épidermoïde qui justifie un diagnostic précoce afin de prévenir et d’intercepter cette transformation maligne. Les auteurs indiquent que le LPB affecte 1 à 2 % de la population adulte, en particulier les femmes entre 30 et 60 ans. Il peut être localisé sur différentes zones de la cavité buccale telles que la muqueuse buccale, le dos ou les bords de la langue…