Le lichen oral est une maladie chronique, cutanéo-muqueuse d’origine inflammatoire vraisemblablement dysimmunitaire et dont l’étiologie exacte n’est pas encore élucidée. Dans la littérature, sa prévalence se situe entre 0,2 % et 3,4 % [1], mais cette maladie peut s’exprimer également de façon exclusive au niveau de la cavité orale dans 25 % des cas. Le lichen oral comprend trois entités : le lichen plan oral, les lésions lichénoïdes et les lésions lichénoïdes induites [2]. Ces trois entités se définissent selon des critères cliniques ou histologiques.
Cliniquement, le lichen plan oral se manifeste selon les différentes phases : soit classiquement comme un réseau blanc bilatéral et symétrique généralement sur les muqueuses jugales lorsqu’il est au repos, auquel sont associées, lorsqu’il est actif, des lésions érosives ou atrophiques. On évoquera une lésion lichénoïde orale induite lorsqu’un facteur inducteur est retrouvé et que le lichen oral disparaît après suppression de ce facteur. On parlera de lésion lichénoïde orale induite médicamenteuses lorsqu’il existe la notion d’introduction d’un médicament dans l’année précédant l’apparition du lichen oral. Les principaux médicaments sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les inhibiteurs de points de contrôle immunitaires, l’imatinib, les anti-TNFalpha, l’interféron, la méthyldopa et la D-pénicillamine [2].
Lorsqu’il atteint la gencive, le lichen oral peut mimer différentes autres pathologies comme une maladie bulleuse, une gingivite à plasmocyte ou une gingivite bactérienne sévère, ensemble de pathologies regroupées dans la littérature sous le terme de « gingivite desquamative » [3]. Le diagnostic du lichen gingival repose sur l’examen clinique et la biopsie [4]. Lorsque le lichen est érosif, sa prise en charge est complexe, associant traitement médicamenteux et parodontologie [5]. Un suivi régulier…