Enfance et jeunesse
Deuxième de sa fratrie, Étienne Bourdet est né le 10 novembre 1722 à Birac, un petit village du diocèse d’Agen (fig. 1). Sa famille, qui compte bon nombre de chirurgiens, occupe une position avantageuse dans la société locale. Une trentaine d’années plus tard, il écrira : « Formé […] dès mon enfance dans la pratique des opérations, j’ai eu pour celles du dentiste toutes les ressources qu’une main exercée trouve dans l’habitude du travail. C’est avec ces dispositions, après avoir passé une grande partie de ma jeunesse à suivre d’habiles maîtres en chirurgie et les hôpitaux, que par le seul attrait d’un genre où j’ai cru pouvoir réussir, je me suis fixé à la partie des dents […]. Il serait à souhaiter que tous les dentistes fussent chirurgiens, ou suffisamment pourvus de principes, pour exercer plus sûrement un art tout chirurgical et qui demande plus que de la main. »
Reçu expert à Saint-Côme en 1745, il épouse le 18 avril 1747 Marguerite-Louise Fontaine, la fille d’un honorable perruquier disparu quelques années auparavant.
Publications
Tout en exerçant son art, il publie en 1754 un opuscule de 19 pages, Opérations sur les dents, suivi la même année de la Lettre de M. Bourdet, chirurgien-dentiste reçu à Saint-Côme, rue de l’Arbre Sec, adressée à M. D., qui ne serait autre que Lécluze. Cette dernière lui vaut des échanges aigres-doux avec Germain-Philippe Le Monnier, tout récemment diplômé et plein d’un zèle de néophyte. La discussion s’éternise mais se trouve close par la disparition du contradicteur, fort opportunément survenue le 14 juillet 1766.
Entre temps, Bourdet aura produit Recherches et observations sur toutes les parties de l’art du dentiste (1757), qui reste son ouvrage le plus connu (fig. 2). Au long de ces deux tomes de 650 pages, il se montre très influencé par Fauchard, auquel il rend hommage dans son avertissement :…