La perte des dents demeure un handicap chronique qui rend difficiles des actions essentielles telles que se nourrir et communiquer. À l’heure actuelle, de nombreuses études décrivent des matériaux et des procédures cliniques de plus en plus performants. Avec l’introduction et l’évolution de l’implantologie (chirurgie assistée, prothèse fixe supra-implantaire), de nombreuses situations d’édentement peuvent maintenant être résolues simplement. Dans ce cadre, la question demeure posée : pour certaines situations, les prothèses amovibles peuvent-elles encore être une solution appropriée pour rétablir la fonction orale ? En réponse, les auteurs ont effectué une recherche bibliographique à partir de bases de données disponibles en ligne (PubMed, ScienceDirect Online, Springer et Blackwell) et ont retenu 117 articles publiés entre 1960 et 2014. Cet article n’est pas une revue systématique de type Cochrane, mais répertorie les avantages et les inconvénients des prothèses amovibles « conventionnelles » et leur impact sur le rétablissement de la mastication, de l’esthétique et de la phonation.
L’analyse conclut que les prothèses amovibles sont généralement moins appréciées que les réhabilitations fixes, en raison d’inconfort, d’imperfections esthétiques, et d’un rétablissement souvent imparfait de la fonction masticatoire. D’autre part, les problèmes de phonation sont souvent occultés au profit de la stabilité et de l’esthétique. Ces points déficients sont cependant améliorés par l’optimisation des règles de montage, l’évolution des biomatériaux et le renouvellement des prothèses. En prothèse amovible partielle, une analyse biomécanique permet souvent de diminuer les connexions et d’éliminer certains crochets inesthétiques. Ces réhabilitations permettent également de conserver ou d’obtenir une stabilité occlusale, de maintenir l’hygiène buccale et une santé orale convenable. Ainsi, les stratégies développées permettent de perfectionner les procédures de réalisation de ces prothèses de telle sorte qu’elles soient compétitives tout en étant non invasives, et avec un coût avantageux. Ces aspects sont particulièrement intéressants en raison de la population gériatrique croissante et de l’augmentation de la prévalence de l’édentement. Les auteurs relèvent également le rôle primordial de la prothèse amovible lors de la prise en charge de l’édentement précoce chez l’enfant ou l’adolescent (agénésie, syndromes divers) en permettant de maintenir la croissance des maxillaires et l’obtention progressive d’une occlusion fonctionnelle. De même, leur intérêt est montré lors des phases de réhabilitations occlusales, en particulier en présence de troubles musculo-squelettiques. En parallèle, pour certaines indications, l’intérêt des réhabilitations mixtes, prothèses amovibles et implants, commence à être suivi et argumenté.
Au final, la synthèse réalisée montre que les prothèses amovibles continuent d’être un choix thérapeutique viable et prévisible en dentisterie clinique. Cependant, cet article demeure très généraliste, de sorte que de nombreuses facettes ne sont peut-être pas suffisamment prises en considération. L’aspect physiologique de la réhabilitation orale reste très subjectif : malgré une argumentation construite, ces résultats ne peuvent pas être considérés comme totalement rigoureux.
Que faut-il retenir ?
• De manière générale, les réhabilitations amovibles sont moins appréciées que les prothèses fixées.
• Le respect des principes et protocoles de réalisation de prothèses amovibles, souvent occulté, permet d’obtenir des résultats esthétiques et fonctionnels tout à fait satisfaisants.
• Les réhabilitations amovibles en odontologie pédiatrique et gériatrique demeurent une thérapeutique de choix viable et prévisible.
• Le développement de nouvelles procédures ou matériaux en prothèse amovible ouvre des perspectives intéressantes.
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