Le nanomonde et comment nous y sommes exposés
Dans le monde des nanoparticules (NP), certaines sont d’origine naturelle, émanant notamment des volcans ou des embruns marins. D’autres sont produites de manière non intentionnelle par les activités humaines via les rejets des véhicules à moteurs thermiques comme les particules ultrafines. Enfin, d’autres sont manufacturées. Et lorsque au moins une de leurs dimensions est inférieure à 100 nanomètres, soit une taille située entre celle de l’atome et celle des virus, on parle de nanomatériaux (fig. 1). À proprement parler, une NP a ses trois dimensions inférieures à 100 nanomètres. Le terme « nanos » permet de désigner au sens large des NP ou des NM.
La très grande majorité des NM utilisés par l’industrie appartient aux quatre catégories suivantes : les nano-argents, les nanotubes de carbone, les NP de dioxyde de titane (TiO2) ou les nanosilices. Les nanos sont utilisés dans de nombreux domaines pour différentes propriétés : alimentaire (anti-agglomérant, conservateur ou colorant), électronique, revêtements (protections anti-UV ou antimicrobiennes), textiles (anti-froissage, traitement antibactérien des vêtements de sport ou chaussettes), aéronautique, cosmétique (colorant, antibactérien, épaississant ou filtres UV). Dans le domaine médical, les nanotechnologies ont permis de grandes innovations pour le diagnostic (dépistage) ou le traitement des cancers par exemple.
Leurs propriétés particulières et leurs usages multiples entraînent cependant une multiplicité des expositions. Trois principales voies sont communément décrites : inhalation, ingestion et voie cutanée. Mais elles sont en réalité plus nombreuses : voie urogénitale (par le biais des gels vaginaux antibactériens ou spermicides), effraction cutanée (par les tatouages, par exemple), voie parentérale (via les vaccins notamment) et une voie qui nous concerne particulièrement…