Ode à l’ouverture, hymne à la paix
Reportages de presse ou clichés d’anonymes, rien ne restitue mieux l’atmosphère des JO que les photographies. Le Musée Olympique de Lausanne, mémoire vivante de ces événements exceptionnels et mine documentaire, les a collectées et conservées avec un soin qu’on pourrait dire jaloux s’il n’était généreux. Pour Paris 2024 en effet, il s’est associé à l’Unesco afin d’offrir au public, en accès libre sur les grilles de l’institution des Nations Unies, une rétrospective en 140 vues des cérémonies d’ouverture et de clôture des Olympiades depuis 1924. Au fil de ce parcours, à prendre comme une promenade autour de cet îlot à tous égards paisible qu’est l’Unesco, l’exposition a pour propos de montrer le rôle joué au fil du siècle, de haute lutte parfois, par un sport brasseur de cultures, facteur de reconnaissance de la diversité, vecteur d’inclusion et d’éducation à des valeurs hautes. La véracité factuelle de ces sources archivistiques évite angélisme et grossissement épique : c’est l’histoire objective de l’évolution de nos sociétés qui s’y lit, lente, mouvementée, contestée, mais portée par un idéal de concorde des peuples, de respect des différences.
Contextualisés par de brefs cartels, ces clichés sans prétention artistique souvent disent avec simplicité comment chaque pays et époque voit et vit l’événement rassembleur, dans un mélange de solennité et de ferveur. L’allure martiale des défilés et la prestance des athlètes contrastent avec l’enthousiasme de foules immenses et avec l’imagination des créateurs qui en font assaut pour magnifier le spectacle par d’impeccables parades cinétiques, de poétiques chorégraphies, de sidérantes projections monumentales et shows pyrotechniques embrasant ciel et public, comme ceux de Londres où les Mary Poppins volantes et Reine en parachute de Danny Boyle avaient bien gagné en 2012 la…