Les bisphosphonates sont des médicaments utilisés essentiellement dans l’ostéoporose, mais aussi en oncologie, pour leur action d’inhibition de la résorption osseuse, et leur effet hypocalcémiant. Parmi leur profil d’effets indésirables, les risques d’ostéonécrose de la mâchoire sont à prendre en compte dans la prise en charge par le chirurgien-dentiste, lors d’actes traumatisants pour l’os, que ce soit lors d’une avulsion ou lors d’une infection intra-osseuse. Afin de ne pas se confronter à ce risque, le traitement endodontique, dans une optique conservatrice, est une alternative à explorer.
Une équipe italienne a mené une étude rétrospective sur 5 ans afin d’évaluer le taux de survie et de succès après traitement endodontique chez des patients soignés par bisphosphonates. Pour ce faire, ils ont comparé un groupe de 65 patients (109 canaux traités endodontiquement) consommant des bisphosphonates (groupe BP) avec un groupe contrôle de 46 patients (102 canaux traités). Dans le groupe BP, deux sous-groupes ont été constitués : l’un pour les dents reconstituées de manière à ce qu’elles ne soient pas fonctionnelles car trop délabrées, l’autre pour les dents reconstituées de manière classique et fonctionnelles.
Le taux de survie des dents à la fin de l’étude a été mesuré à 85 % (82 canaux) dans le groupe traité par bisphosphonates et 88 % dans le groupe contrôle. Le taux cumulatif de succès a été de 76 % dans le groupe BP et de 73 % dans le groupe contrôle. L’analyse de ces données ne montre pas de différences significatives entre les deux groupes. Les dents restaurées afonctionnelles ont un taux de survie supérieur aux fonctionnelles, mais cette différence n’est pas significative.
Si les auteurs concluent à l’intérêt d’un traitement endodontique avec restauration non fonctionnelle comme alternative à l’extraction chez les patients traités par bisphosphonates, quelques…