Situation
– Je suis diplômé depuis deux ans et je travaille en tant que collaborateur libéral dans un cabinet dentaire.
– Chaque soir, je m’entretiens avec le titulaire du cabinet pour l’informer de mon planning du lendemain et lui présenter mes plans de traitement. Si j’ai apprécié son aide et ses conseils lors de ma prise de poste, je m’aperçois qu’il intervient toujours pour réorienter mes prises en charge. Cela m’oblige souvent à revenir sur les propositions que j’ai faites à mes patients. Cette situation me crispe car elle met en doute ma confiance en moi.
– Je me demande si je peux cesser de suivre les demandes du titulaire de mon cabinet ?
– Puis-je soigner en toute indépendance et autonomie mes patients ?
– Dois-je continuer à accepter les interventions de mon confrère sur mon travail ?
Réflexions du Docteur Christine Romagna et du Professeur Marc Bolla
Dr Christine ROMAGNA, Exercice libéral exclusif en parodontologie. Ancien MCU-PH à la faculté de chirurgie dentaire de Lyon.
Professeur Marc BOLLA, Professeur des Universités. Praticien hospitalier. Faculté de chirurgie dentaire de l’Université Nice Côte d’Azur.
La valeur du diplôme du jeune collaborateur délivré par l’Université devrait entraîner la reconnaissance par le praticien titulaire de la qualité de la formation initiale et des nouvelles approches de soins, comparées à sa propre expérience clinique. Si l’enseignement en formation initiale met en relation un « sachant » et un « apprenant », avec la notion de différence de statuts, de savoirs et d’expérience, pouvant donner lieu à une situation de hiérarchie, la relation entre un titulaire et son collaborateur met en présence deux praticiens devenus égaux en diplôme et en droit. Chacun agissant en conscience doit pouvoir jouir de sa liberté professionnelle, pour diagnostiquer et traiter comme il lui paraît le plus approprié en fonction des…