Les Projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) se suivent et inéluctablement, se ressemblent. Car, trou de la Sécu oblige, le tour de vis budgétaire est de nouveau de sortie. En 2016, le gouvernement entend réaliser 3,4 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-maladie (après 3,2 milliards en 2015) pour réduire son déficit à 6,2 milliards, a annoncé Marisol Touraine, ministre de la Santé, en présentant le PLFSS le 24 septembre. Soit un Objectif d’évolution des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) de 1,75 %. Pour y parvenir, elle mise sur « quatre axes structurants » de maîtrise des dépenses, déjà usités l’année dernière.
Premier axe : éviter les actes inutiles ou redondants. Il s’agit de lutter essentiellement contre le gaspillage en s’appuyant sur la fameuse « maîtrise médicalisée », c’est-à-dire la maîtrise des volumes d’actes prescrits par les professionnels de santé. La ministre a cité les examens préanesthésiques, les examens biologiques et le recours aux transports sanitaires sans donner plus de détails. Objectif : 1,2 milliard d’économies.
Deuxième axe : baisser le prix des médicaments et développer les génériques. « Faire baisser les prix des médicaments, ce n’est pas seulement un objectif budgétaire, il s’agit aussi de financer l’innovation. Parce que c’est ce qui nous permet d’assumer le coût important des traitements innovants, pour qu’ils soient accessibles à tous les patients », a justifié Marisol Touraine. Les médecins seront davantage incités à prescrire des génériques et une grande campagne de communication sera lancée dans le courant du premier semestre 2016 pour sensibiliser les Français. Objectif : 1 milliard d’économies comme en 2015.
Troisième axe : efficience de la dépense hospitalière. Au programme : mutualisation des ressources, économies d’échelle, rationalisation des organisations et des pratiques… à effectifs constants. 700 millions d’euros sont attendus à ce titre en 2016, contre 500 millions d’euros l’an dernier.
Quatrième et dernier axe : favoriser le virage ambulatoire. « La première pose d’une prothèse de hanche en chirurgie ambulatoire, intervenue récemment à l’AP-HP, étend encore l’horizon des possibles, le patient est même rentré à pied chez lui », a lancé la ministre. Le taux de chirurgie ambulatoire était de 45 % en 2014. Objectifs : 500 millions d’euros d’économies contre 400 millions d’euros en 2015.
Le PLFSS 2016, qui comprend 60 articles, sera examiné en Conseil des ministres le 7 octobre 2015.
Commentaires