La malédiction des musées dentaires parisiens

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°38 - 6 novembre 2024 (page 32-35)

Vue de la façade de l’Institut odontotechnique de France de la rue Garancière entre 1920 et 1930. Héritière de cette école privée, l’UFR d’Odontologie Garancière occupe toujours ces mêmes locaux.

Information dentaire
Deux musées dédiés à l’art dentaire et à son histoire ont vu le jour à Paris à la fin du XIXe siècle. Ces initiatives muséographiques se sont inscrites dans le contexte plus général de la création des écoles dentaires sur l’ensemble du territoire national. Le premier musée, créé en 1880, a été rattaché à l’École dentaire de Paris, et il est devenu en 1937 le musée Pierre-Fauchard. Le second musée relevant de l’autre école, créée en 1882, est devenu en 1884 l’Institut odontotechnique de France. Il est resté anonyme jusqu’en 2018, où il a pris le nom de musée de l’Art dentaire de Garancière. Hélas, le sort s’est acharné sur les collections de ces musées.

Nous vous proposons dans les pages qui suivent le dernier article rédigé par Micheline Ruel-Kellermann pour notre revue.
Ces pages sont dédiées à sa mémoire.

En province, des musées similaires ont également été créés, mais plus récemment, comme à Lyon en 1979 ou à Toulouse dans les années 1980. C’est du moins les deux principaux, car d’autres structures plus modestes existent aussi à Nancy ou à Bordeaux. Constitués essentiellement de dons de diverses provenances, ils sont souvent situés dans les locaux même des facultés. Toutefois, faute de moyens matériels et humains, les visites ne se font que sur rendez-vous. Évoquons également les musées d’histoire de la médecine, beaucoup plus nombreux, qui possèdent en leur sein des collections dentaires et dont Pierre Baron, docteur d’état en odontologie et docteur en littérature française a dressé un inventaire très
précis [1]. Voici brièvement l’histoire des deux musées dentaires parisiens.

Le musée Pierre-Fauchard

Le plus ancien musée dentaire était déjà en gestation lors de la constitution du « Cercle des dentistes de Paris » le 30 mai 1879. Créé officiellement en 1880 à l’École dentaire de Paris, il reçoit rapidement de nombreux dons et prend le nom de « musée Pierre-Fauchard » en 1937. Sa réputation devient vite internationale. Dans les années 1970, la Société de l’École dentaire de Paris, reconnue d’utilité publique, prend en main ce musée. En 1986, elle dépose toutes ses collections dans les locaux de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD).

Lors de l’assemblée générale extraordinaire du 30 mars 1998, la dissolution de cette Société est décidée. Les biens restants reviennent à des « associations reconnues d’utilité publique et poursuivant des objectifs de santé publique […] ». Le musée Pierre-Fauchard souhaite, lui, exposer au plus grand nombre ses collections magnifiques : praticiens, enseignants…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

À découvrir

Article réservé à nos abonnés Questions d’œil

Le voir pour le croire ? Avant la photographie, représenter le réel était le fait des peintres, sinon leur unique but....
À découvrir

Article réservé à nos abonnés Tarsila Do Amaral, Passeuse du modernisme brésilien

Il faut croire que la bestiole n’est pas si mauvaise, puisqu’en quelques mois, voilà Tarsila sortie de l’ombre pour recevoir...
À découvrir

Erdal Alantar par Alp Alantar

Notre confrère Alp Alantar publie aux éditions « lelivredart » une biographie consacrée à son père, Erdal Alantar (1932-2014), qui quitta son pays...
À découvrir

Jean-Jacques Lasfargues publie un nouveau recueil de poésies

Notre confrère Jean-Jacques Lasfargues, membre titulaire de l’Académie de chirurgie dentaire, publie le troisième volet de sa « trilogie poétique » intitulé...
À découvrir

Article réservé à nos abonnés L’Eureka de Nicéphore. Premier bicentenaire de la photographie

Avance sur image Pourquoi ce 16 septembre la photo­graphie fêtait-elle son bicentenaire, avec trois ans d’avance sur les commémorations prévues ? Mais...
À découvrir

Déclenchements instinctifs

“Il n’y a rien de plus intéressant… …que le paysage du visage humain”, Irvin Kershner Rubrique imaginée par Gil Tirlet...