Vous êtes parodontiste exclusif mais pratiquez l’orthodontie à votre cabinet. Pourquoi vous intéressez-vous tant à notre discipline, et pourquoi ne vous limitez-vous pas à votre spécialité ?
Je ne pratique pas l’orthodontie. Je ne traite pas les patients qui présentent une malocclusion primaire, dans un but esthétique ou fonctionnel. Je n’ai jamais fait de correction chez un enfant ou un adolescent, et dois avouer ne rien connaître à la croissance et au développement. En revanche, J’ai souvent travaillé en collaboration avec des orthodontistes pour assainir un parodonte ou aménager des tissus gingivaux avant traitement, ou pour pratiquer des désinclusions chirurgicales. J’ai surtout organisé mon exercice pour prendre en charge les patients atteints de maladies parodontales sévères, compliquées de migrations dentaires et de malocclusions secondaires. Pour ce faire, j’ai été amené à coller moi-même des brackets, mais depuis plusieurs années, j’ai préféré déléguer ce travail à des collaborateurs plus compétents que moi dans le maniement des techniques orthodontiques : à mon cabinet nous pratiquons l’orthodontie parodontale.
D’où vient ce drôle de jargon pour définir un type de pratique ?
Les maladies parodontales sont des maladies inflammatoires d’origine infectieuse, chroniques et évolutives, qui se manifestent par une atteinte progressive des tissus de soutien de la dent. Aucun moyen mécanique quel qu’il soit, qu’il s’agisse de l’orthodontie ou de la chirurgie d’ailleurs, ne permet de traiter une infection. Pour traiter une infection, il faut savoir mettre en œuvre des moyens anti-infectieux efficaces, mais pour maîtriser la situation dans le temps, il peut être nécessaire d’aménager les conditions dentaires et parodontales, en réduisant par exemple une profondeur de poche ou en réglant l’occlusion.
D’un point de vue chronologique, on parle de phase étiologique de traitement…