L’orthodontie parodontale

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°1 - 15 février 2021

1a-c. Exemple clinique de malocclusion secondaire chez un patient atteint de parodontite avancée. La malocclusion qui se manifeste par la présence de mésio-versions molaires, d’ouverture de diastème et de perte de dimension verticale d’occlusion est ici aggravée par un édentement postérieur non compensé.

Information dentaire
Depuis toujours convaincu qu’il est essentiel de savoir respecter le parodonte quand on déplace une dent orthodontiquement, j’avais pris l’habitude d’inviter chaque année Jean- Louis Giovannoli, dans le cadre du CECSMO. Il est chirurgien-dentiste depuis presque cinquante ans et exerce à Paris comme parodontiste depuis plus de quarante ans. S’il est en fin d’activité, il reste un des rares conférenciers à parler “ortho-paro” dans les congrès. Pour les lecteurs de L’Orthodontiste, il a accepté de revenir sur son expérience clinique dans l’approche des malocclusions, et de livrer quelques réflexions sur les relations entre nos deux disciplines.
Jean-Louis Giovannoli

Vous êtes parodontiste exclusif mais pratiquez l’orthodontie à votre cabinet. Pourquoi vous intéressez-vous tant à notre discipline, et pourquoi ne vous limitez-vous pas à votre spécialité ?

Je ne pratique pas l’orthodontie. Je ne traite pas les patients qui présentent une malocclusion primaire, dans un but esthétique ou fonctionnel. Je n’ai jamais fait de correction chez un enfant ou un adolescent, et dois avouer ne rien connaître à la croissance et au développement. En revanche, J’ai souvent travaillé en collaboration avec des orthodontistes pour assainir un parodonte ou aménager des tissus gingivaux avant traitement, ou pour pratiquer des désinclusions chirurgicales. J’ai surtout organisé mon exercice pour prendre en charge les patients atteints de maladies parodontales sévères, compliquées de migrations dentaires et de malocclusions secondaires. Pour ce faire, j’ai été amené à coller moi-même des brackets, mais depuis plusieurs années, j’ai préféré déléguer ce travail à des collaborateurs plus compétents que moi dans le maniement des techniques orthodontiques : à mon cabinet nous pratiquons l’orthodontie parodontale.

D’où vient ce drôle de jargon pour définir un type de pratique ?

Les maladies parodontales sont des maladies inflammatoires d’origine infectieuse, chroniques et évolutives, qui se manifestent par une atteinte progressive des tissus de soutien de la dent. Aucun moyen mécanique quel qu’il soit, qu’il s’agisse de l’orthodontie ou de la chirurgie d’ailleurs, ne permet de traiter une infection. Pour traiter une infection, il faut savoir mettre en œuvre des moyens anti-infectieux efficaces, mais pour maîtriser la situation dans le temps, il peut être nécessaire d’aménager les conditions dentaires et parodontales, en réduisant par exemple une profondeur de poche ou en réglant l’occlusion.

D’un point de vue chronologique, on parle de phase étiologique de traitement…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Exercice professionnel

DPC, renforcement de la sécurité des comptes

Pour « mieux lutter contre les usurpations d’identité, les inscriptions forcées voire les tentatives de fraude », l’Agence nationale du DPC a...
Exercice professionnel

Article réservé à nos abonnés La sécurité au cabinet dentaire : l’extincteur est-il obligatoire ?

 Équipements Un extincteur à eau pulvérisée par tranche de 300 m² de plancher avec un minimum d’un appareil par étage...
Exercice professionnel

Tramadol et codéine passent sur ordonnance sécurisée à compter du 1er mars

Depuis le 1er mars, les professionnels de santé ont l’obligation de prescrire les médicaments contenant du tramadol, de la codéine...
Exercice professionnel

Focus sur les maladies parodontales et les affections de longue durée

La SFPIO et l’UFSBD publient le 24 février un nouveau numéro d’« Objectif Prévention » consacré aux interrelations entre traitements...
Exercice professionnel

Article réservé à nos abonnés Facture électronique : quelles incidences pour les cabinets dentaires ?

Application de la facturation électronique aux cabinets dentaires D’une façon générale, toutes les entreprises assujetties à la TVA et immatriculées...
Exercice professionnel

Consentement éclairé du patient : des formulaires prêts à l’emploi

Pour « fournir à la profession des outils fiables et adaptés », la commission « Législation professionnelle » de l’ADF, présidée par Marc Sabek, a élaboré des...