Dans les deux derniers numéros de BMC, nous avons décrit une « méthodologie » de la recherche d’informations sous la forme d’articles scientifiques et de la façon d’accéder à leur contenu intégral.
Une fois que vous aurez franchi ces deux étapes, il faudra encore utiliser votre sens critique, mais aussi vos connaissances, pour essayer de vous construire une opinion sur l’information que vous aurez lue.
Je voudrais ici vous donner un exemple de cette difficulté avec la question de la dégradation de la couche hybride après la réalisation de restaurations directes en résines composites ou indirectes en résines composites ou céramiques collées.
Une recherche sur PubMed avec les mots-clés suivants « dentistry and dentin adhesion and degradation » renvoie 835 résultats entre 1972 et 2022, dont 825 entre 1992 et 2022. Il est vrai qu’en 1972, l’adhésion n’était encore que balbutiante.
Le diagramme suivant illustre l’intérêt croissant pour ce sujet, directement corrélé aux progrès de la dentisterie adhésive.
Si on limite la recherche aux seules « review », « systematic review » et « meta-analysis », les types de publications les plus riches d’informations « utiles » pour un praticien, il ne reste plus que 71 résultats, et tous à partir de 1992. Cela signifie qu’entre 1992 et 2022, seulement 8,5 % des articles publiés sur ce sujet sont susceptibles de présenter un intérêt pour un praticien sérieux qui souhaite adapter sa pratique à l’évolution des connaissances avérées.
Et pourtant, quand on songe à l’intérêt aujourd’hui de la dentisterie adhésive et à la place qu’elle occupe dans nos pratiques, c’est un sujet de la plus haute importance.
Limitons-nous aux années 2000. La dentisterie adhésive est largement répandue, les systèmes adhésifs ont beaucoup évolué et les leçons des échecs, des difficultés rencontrées doivent pouvoir être…