Arthur Brincat : Vous avez publié dans une étude récente que l’on observe à 5 ans 5 fois plus de récidives de péri-implantites en cas de traitement chirurgical sur des implants à état de surface modifié (rugueux) par rapport aux implants à état de surface non modifié (lisse). Ces résultats ont-ils changé vos protocoles
chirurgicaux, notamment en faveur de l’implantoplastie ?
Olivier Carcuac (DDS, MSc Perio, PhD) : C’est une bonne question qui, à mon avis, manque d’évidence scientifique.
Le premier problème est qu’il n’y a pas d’étude scientifique contrôlée qui supporte que l’implantoplastie aurait un bénéfice particulier dans le traitement. Des études ont été réalisées sur des biopsies humaines où l’on voit que les particules de titane qui peuvent se trouver dans les tissus sont toujours associées à une réponse tissulaire très agressive. Même si l’on nettoie bien, il persistera toujours des particules fines qui provoqueront une réponse tissulaire aiguë. C’est mon premier souci avec l’implantoplastie.
Le deuxième souci se situe au niveau mécanique, l’implantoplastie étant préparée dans la partie marginale de l’implant où le stress mécanique est le plus important. Je pense que cela peut avoir des répercussions néfastes en termes de stress au niveau des reconstructions. Cela a été rapporté par des études sur des implants de faibles diamètres, notamment avec des fractures d’implants.
Je ne pratique donc pas l’implantoplastie parce que j’estime que son innocuité n’est pas scientifiquement prouvée. Je ne vois pas l’avantage d’y recourir. Lorsqu’elle est faite, elle est marginale, dans la majorité des cas dans la partie supra-muqueuse, exposée à la cavité orale, accessible au brossage, et je ne sais pas si le fait d’enlever les spires de l’implant a vraiment un intérêt particulier dans la maintenance péri-implantaire.
A.B. : Alors, revenons…