Contraint de rester au gîte, on cogite « car que faire en un gîte à moins que l’on ne songe », dit bien La Fontaine. Et puis cogiter, à défaut de s’agiter, c’est encore une manière d’être : cogito ergo sum. Mais on a beau accepter en philosophe toutes sortes de fables et de morales, les soirées d’hiver demeurent longues, surtout si elles commencent à 18 heures… En bon cartésien pourtant, on se dit que le jour où l’on pourra respirer, il faudra tirer profit de ce que ce temps de cerveau confiné nous aura inspiré, tant sur nos interactions avec notre environnement global que sur l’écosystème vital qui relie la nature et la culture. Avant de nous élancer avec la même soif vers l’une et l’autre, voici quelques pistes qui les rapprochent et, prolongeant la grande exposition entre art et sciences du Musée d’Orsay*, interrogent notre rapport à l’espace, au temps, à la création. Quelques pistes de réflexion et d’évasion vers l’île mystérieuse de l’inventivité, sur l’aile merveilleuse de la diversité…
Diatomées.
Biomimétisme
C’est très beau de copier ! Surtout sur la nature : on est bien inspiré de le faire, car elle a des solutions toutes prêtes, expérimentées pour elle-même de longue date et qu’il suffit d’imiter pour, sinon détendre l’atmosphère, améliorer l’entente avec notre environnement. C’est l’objet de la recherche en bio-inspiration, à laquelle est dédiée la nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences et de l’industrie, autour de son Biolab et de sa serre. Face à trois écosystèmes naturels différents – un récif corallien et son bioréacteur filtrant à macro-algues, une mangrove, un sol forestier et son jardin en permaculture –, on découvre comment les organismes qui composent le vivant ont partout appris à se protéger, à s’adapter, à résister, souvent en se combinant ou en œuvrant en…