L’efficacité supposée de l’hydroxychloroquine, associée ou non à l’azithromycine, sur la charge virale et l’évolution de la Covid-19 restera quoi qu’il arrive, tout comme la pénurie de masques, l’un des grands sujets de controverse aux multiples rebondissements de cette crise sans précédent. Le dernier épisode de ce drôle de feuilleton concerne la publication dans The Lancet, revue de référence médicale internationale de premier ordre, d’une étude supposée démontrer l’inefficacité, voire la dangerosité de ces médicaments sur les patients atteints de Covid-19.
Ces conséquences politiques, médiatiques et scientifiques surréalistes sont révélatrices de l’importance prise par la littérature scientifique et de la manière de l’aborder. Comment cela a-t-il été possible ? C’est l’éclairage que nous vous proposons cette semaine en vous livrant tout d’abord l’essentiel de cette publication dont les conclusions ont emporté le ministre de la Santé puis l’OMS avant de devenir totalement sulfureuse puis d’être finalement retirée.
Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective portant sur 96 032 patients confirmés Covid-19 par PCR, hospitalisés entre le 20 décembre et le 14 avril dans 671 établissements répartis sur les 6 continents, et ayant accepté de contribuer à une base de données médicales collectées sur un cloud par un logiciel automatisé à intervalles réguliers afin de « limiter la perte de données et les biais de sélection ».
Son but est d’évaluer les effets de la chloroquine ou de l’hydroxychloroquine employée seule ou en association avec un macrolide (azithromycine) dans le traitement de la Covid-19 du point de vue de la mortalité à l’hôpital d’une part, et sur l’occurrence des arythmies ventriculaires spontanées chez ces malades d’autre part. Ses auteurs mettent en avant l’étendue et les caractéristiques de leur base de données représentative…