Avec le décès du pape François, l’Église catholique a perdu son chef, considéré dans la tradition chrétienne comme l’héritier de saint Pierre, premier apôtre du Christ. Un peu plus tôt en ce mois d’avril, et toutes proportions gardées, c’est le monde des biomatériaux dentaires et des restaurations mini invasives en céramique qui a perdu l’un de ses plus grands apôtres en la personne de Matthias Kern. Chantre du bridge collé cantilever en céramique, il était professeur titulaire à l’Université de Kiel depuis 1997 où il a consacré à ce sujet l’essentiel de sa carrière scientifique. Il venait de prendre sa retraite universitaire en septembre 2024. Ses travaux ont permis l’amélioration continue du concept du bridge collé cantilever et son évaluation clinique à long terme. L’héritage qu’il laisse à la communauté scientifique odontologique est considérable avec 552 publications scientifiques internationales ayant fait l’objet de 23 375 citations (source : Research gate) et un ouvrage de référence : RBFDPs Resin-Bonded Fixed Dental Prostheses (ed. Quintessence publishing).
Cette semaine, notre rubrique rend hommage à ce grand contributeur de la dentisterie adhésive et mini-invasive en lui consacrant une revue narrative de littérature depuis sa première publication phare en 1991 jusqu’à sa dernière étude clinique parue en ce mois d’avril 2025.
Alors que les bridges collés étaient classiquement réalisés sur infrastructures métalliques, Matthias Kern propose dès 1991 l’utilisation d’une céramique alumineuse infiltrée de haute densité (In-Ceram™, Vita) pour l’infrastructure d’un bridge collé conventionnel assemblé avec la colle Panavia™ 21 [1]. Il considère alors que cette nouvelle céramique, développée depuis 1985 par le Français Michael Sadoun et qui est 3 à 4 fois plus résistante que les céramiques conventionnelles, est capable de se substituer aux alliages métalliques…