Le mécanisme à l’origine de l’accroissement gingival qui peut survenir lors d’un traitement orthodontique fixe n’est pas encore totalement élucidé. La quantité de plaque dentaire est souvent incriminée comme facteur prédictif. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence de l’accroissement gingival lors d’un traitement orthodontique par appareil fixe multi-attache et de prioriser ses facteurs prédictifs, notamment la quantité de biofilm.
Cette étude descriptive transversale a été conduite sur des patients en traitement d’orthodontie par appareil fixe multi-attache âgés de 9 à 30 ans, en bonne santé générale. Les paramètres parodontaux tels que l’indice de plaque, l’indice gingival, la profondeur de poche au sondage, le phénotype parodontal et l’indice d’accroissement gingival ont été enregistrés. De plus, les habitudes de brossage et la date du dernier détartrage ont été notées.
Les paramètres orthodontiques étudiés étaient la durée du traitement, le type d’attaches orthodontiques, l’alliage utilisé pour les arcs et le type de ligatures. Les variables ressortant significatives par analyse univariée (p < 0,25) ont été placées dans un modèle de régression logistique multivarié.
Au total, 193 patients ont été inclus (16,38 ± 4,89 ans). Un accroissement gingival est survenu chez 49,7 % des patients inclus. Les facteurs prédisposant à cette pathologie fixe étaient les attaches métalliques classiques (p = 0,021), la ventilation buccale (p = 0,040), le sexe masculin (p = 0,035), le phénotype parodontal épais (p = 0,043), les ligatures élastomériques (p = 0,007), la durée du traitement (p = 0,022) et la présence de plaque dentaire (p = 0,004). Après réalisation de la régression logistique, seuls deux facteurs sont restés liés à l’accroissement gingival : les attaches métalliques (odds ratio, OR = 3,5 ; intervalle de confiance, IC à 95 % =…