Contexte
La fréquence des maladies inflammatoires chroniques ou auto-immunes (MICA) varie considérablement d’une population à l’autre, avec une prévalence dans la société occidentale estimée entre 5 et 7 %. Le développement de thérapies biologiques efficaces au cours des dernières décennies a considérablement amélioré l’évolution clinique de ces maladies et de nouvelles molécules apparaissent régulièrement. Il est donc important que les chirurgiens-dentistes puissent se référer à des recommandations professionnelles lorsqu’ils réalisent des soins bucco-dentaires chez ces patients. Cependant, à ce jour, il n’existe pas de recommandations transdisciplinaires sur la gestion des procédures bucco-dentaires invasives chez les patients atteints de MICA, sous biothérapies et immunosuppresseurs. En France, trois sociétés scientifiques ont proposé des recommandations : la Société Française de Chirurgie Orale (SFCO), le Club des Rhumatismes Inflammatoires Chroniques (CRI), qui fait partie de la Société Française de Rhumatologie, et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM). Ils s’accordent sur la nécessité d’éliminer les foyers infectieux et de traiter les lésions carieuses et parodontales avant la mise en place d’un traitement immunosuppresseur. Le défi consiste à gérer le risque infectieux lors de soins bucco-dentaires invasifs une fois que le traitement a débuté. À ce sujet, les recommandations des trois sociétés savantes s’appuient sur des articles avec un faible niveau de preuve, ne sont pas basées sur des données odontologiques, ne fournissent pas de recommandations détaillées selon le type d’acte bucco-dentaire, et n’ont pas été mises à jour depuis plus de dix ans (ANSM et SFCO). Cette situation est source de confusion pour les praticiens et montre la nécessité de mener des études en vie réelle.
L’objectif de cette étude était d’évaluer, par le biais d’une enquête…