La consommation de protoxyde d’azote, malheureusement désormais très répandue auprès des sujets jeunes, présente une forte dangerosité neurologique.
Utilisé dans le champ médical pour ses propriétés anesthésiques et analgésiques, le protoxyde d’azote est aussi employé comme gaz de pressurisation d’aérosol, en particulier alimentaire. Il est très facile de s’en procurer à moindre coût dans le commerce et sur Internet sous la forme de cartouches ou bonbonnes. Mais l’usage détourné de ces cartouches comme “gaz hilarant” par les jeunes ne cesse d’augmenter.
Dès 2018, les résultats d’une enquête menée entre 2015 et 2017 sur la consommation de substances psychoactives (SPA) par une large cohorte étudiante indiquaient que le protoxyde d’azote représentait la 2e SPA la plus consommée après le cannabis. Or sa consommation aurait explosé à la faveur d’un certain mal-être lié aux confinements successifs et surtout, sans doute, à une moindre disponibilité des autres SPA durant cette période.
Des dépendances, parfois sévères, sont observées. Cet effet addictif est souvent ignoré ou sous-estimé par des consommateurs qui ne considèrent pas qu’il puisse s’agir d’une drogue ou d’un produit dangereux.
Les pouvoirs publics s’emparent progressivement de cette problématique. Depuis 2019, les données de vigilance produites par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) permettent de mieux caractériser la nature des effets indésirables, ainsi que les modes et profils de consommation. Ainsi, les intoxications concernent en majorité des adultes jeunes, mais aussi des mineurs, et les effets cliniques sont principalement neurologiques mais également cardiaques et psychiatriques. La fréquence des intoxications et les quantités consommées sont très variables, de quelques cartouches à plusieurs centaines par…