A l’automne d’une vie laborieuse mais lucrative de marchand-bonnetier, quelque peu banquier à l’occasion, Louis-Antoine-Edme Botot, frère aîné de l’inventeur de l’Eau qui porte leur nom s’offre, le 9 janvier 1780, un office de commensal de la Maison du Roi, censé parer sa famille d’un lustre qui lui a fait défaut jusqu’alors. Désormais, le nouveau Sommelier à l’échansonnerie de bouche a ses entrées à Versailles et cela devrait faciliter l’établissement de son fils aîné, François-Marie.
Celui-ci, né le 3 avril 1758, a fait un timide essai dans la carrière diplomatique comme secrétaire du marquis de Juigné, ministre de France à Saint-Petersbourg de 1776 à 1777. Si l’état ne lui plaît guère, il est en revanche séduit par la contrée où il compte fort retourner ; c’est ainsi que, probablement par l’entremise de son père, alors sur ses fins, il obtient du chevalier de Corberon, nouveau ministre plénipotentiaire, des lettres d’introduction à Moscou. Il va y séjourner deux ans et regagne Paris en 1783. À la fin de novembre, il élit domicile cloître et paroisse Saint-Jacques, rue Mauconseil n°2, et effectue des achats de mobilier le 9 décembre.
Certainement influencé et formé par son oncle Julien, il s’essaie quelque temps à l’art dentaire rue des Noyers mais ne semble pas avoir été diplômé de Saint-Côme. Cela explique sans doute qu’il en reçoive les droits d’exploitation de son élixir, vendu désormais rue Mauconseil.
Cette activité commerciale doit être fort lucrative puisqu’en 1785, il acquiert le domaine des Brandons à Chartrettes (Seine-et-Marne), qu’il revendra en janvier 1790. Un document du 29 juillet 1786, de source policière, révèle que François-Marie a abandonné son exercice le 15 de ce mois et habite désormais la campagne. Rue des Noyers, il est remplacé par un dentiste-expert du nom de Loquin, contre lequel il porte plainte pour détournement de courrier et vente…