La prise en charge de patients atteints de pathologies cardiaques graves est une problématique journalière pour les équipes hospitalières. Il existe souvent un dilemme entre les recommandations professionnelles qui indiquent une nécessité d’éradication des foyers infectieux dentaires et un état de santé précaire à haut risque de décompensation. Quelle est la meilleure solution ? Réaliser la remise en état de la cavité buccale avant la chirurgie cardiaque, ou attendre que la chirurgie cardiaque soit réalisée, au risque de voir se développer une infection focale postopératoire ? Cet article tente de répondre en partie à cette question.
L’objectif des auteurs était d’évaluer si une ou des avulsions dentaires augmentaient le risque de survenue d’évènements indésirables chez des patients en attente d’une chirurgie cardiaque avancée (CDA) (transplantation cardiaque orthotopique ou artificielle, dispositif d’assistance ventriculaire).
Il s’agit d’une étude rétrospective cas-témoin ayant inclus 305 patients d’un hôpital de Los Angeles. Ont été exclus les patients ayant reçu une intervention cardiaque finalement moins invasive que celle prévue, n’ayant pas eu d’intervention ou ayant reçu un traitement dentaire autre que l’avulsion. Ces 305 patients ont été divisés en un groupe « dentaire » (D, ayant eu des avulsions dentaires, n = 114) et un groupe « non dentaire » (ND, n’ayant pas eu d’avulsions dentaires, n = 191).
Les complications médicales (AVC, septicémie, décès…) ont été évaluées sur deux périodes de 31 jours, la première après la consultation dentaire sans avulsion (groupe ND) ou la consultation avec avulsion (groupe D), et la deuxième après la CDA.
Les complications dentaires comportaient celles survenues durant le geste, celles nécessitant un suivi et les hémorragies considérées comme majeures.
Pour la partie résultats, les deux groupes comportaient plus d’hommes…