Erreur d’extraction à la suite d’une demande écrite d’un confrère

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°39 - 11 novembre 2020 (page 40-43)
Information dentaire

Le chirurgien-dentiste doit dispenser des soins attentifs et conformes aux données acquises de la science. Or, chaque année, les assureurs en responsabilité civile professionnelle reçoivent des déclarations de sinistre portant sur des avulsions dentaires erronées. Les erreurs d’inattention, de diagnostic, un geste maladroit ou encore une mauvaise information communiquée au chirurgien peuvent en être à l’origine. L’erreur dans la rédaction d’un courrier peut aussi provoquer un geste chirurgical indésirable. La responsabilité du praticien traitant et celle de l’exécutant des soins seront recherchées. Il s’agit cependant de répondre de façon juste et équitable à une situation de dysfonctionnement, de négligence ou une maladresse partagée par deux confrères.

Situation

Un patient s’est présenté muni du courrier d’un confrère me priant d’extraire trois dents délabrées : les 16, 17 et 27. J’ai réalisé, à sa demande, ces avulsions.
Au retour du patient chez son praticien, ce dernier m’appelle, agacé, car, selon lui, la 27 retirée devait être conservée et la 26 aurait dû être extraite. Pourtant, le courrier précisait l’avulsion de la 27. Mon confrère maintenait que cette dent n’était pas si délabrée tandis que la 26 l’était bien plus, l’examen clinique aurait dû m’orienter en ce sens.
Cette situation me met en difficulté face à mon confrère qui a commis une erreur lors de la rédaction de son courrier. Je pense avoir répondu à sa demande car cette dent 27 présentait elle aussi un délabrement coronaire.Comment faire face à cette situation ? Je veux rester confraternel, défendre mon acte chirurgical, mais suis gêné vis-à-vis du patient qui a perdu une dent qu’il comptait conserver pour restauration.

Réflexions du Professeur Jean Valcarcel

Doyen de la faculté de chirurgie dentaire de Montpellier

En santé, les notions d’erreur et de maladresse, comme celle de faute, font appel au champ de la responsabilité de tous les professionnels de santé, et ce malgré leurs caractères imprévisible, occasionnel et involontaire. Ces notions interpellent à la fois l’approche médico-légale dans la manière de les limiter et l’approche éthique pour les rendre, sinon acceptables, au moins compréhensibles.

Sur le plan médico-légal, le Code de santé publique nous rappelle, dans son article principal sur la responsabilité (article L1142-1), que celle-ci est engagée s’il y a une faute dans tout acte de prévention, de diagnostic ou de soins, en dehors du défaut lié à un produit de santé en tant que tel. Comme la notion de faute fait appel à celle d’un lien de causalité, la notion d’erreur à l’origine d’une faute fait appel à des variations…

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