• Plus nombreux. Les chirurgiens-dentistes étaient 41 200 en France métropolitaine. « Les effectifs sont restés stables ces quinze dernières années », souligne la Drees, contrairement aux autres professions de santé. Ils ont augmenté de 1 % entre 2000 et 2016 alors que, dans le même temps, les effectifs de médecins progressaient de 13 %, ceux des sages-femmes de 50 % et ceux des infirmier(e)s de 70 %. La population ayant augmenté plus rapidement, la densité des praticiens a diminué, passant de 67 pour 100 000 habitants en 2000 à 62 en 2016.
• Plus jeunes. Le relèvement du numerus clausus en 2004 (1 200 places au lieu de 800) commence à produire ses effets : il y a un rajeunissement des effectifs. La moyenne d’âge est passée de 48,2 ans en 2012, pic d’âge le plus élevé jusqu’à présent, à 47,6 ans en 2016. Néanmoins, un tiers des praticiens ont plus de 55 ans et 20 % sont âgés de plus de 60 ans. « De nombreux départs à la retraite, pour l’essentiel masculins, sont donc à prévoir dans les prochaines années, souligne la Drees. Ils s’accompagneront d’une baisse de l’âge moyen des professionnels et d’une hausse de la proportion de femmes ». Le cumul emploi-retraite est encore peu fréquent : 269 chirurgiens-dentistes sont dans ce cas au 1er septembre 2016 contre 18 000 médecins en 2016. L’âge moyen de cessation d’activité est estimé à 64,7 ans. La part de ceux qui prennent leur retraite à 62 ou 63 ans est de 10 %, alors qu’elle est de 26 % à 64 ans ou 65 ans, âges où cette part est maximale. À partir de 71 ans, la quasi-totalité des praticiens a cessé toute activité.
• Plus Européens. Le phénomène n’est pas nouveau mais se poursuit : en 2016, 31 % des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre ont obtenu leur diplôme à l’étranger, contre… 5 % des primo-inscrits de 1999 ! L’Europe est la principale pourvoyeuse de diplômés hors de la France. En 2015, 46 % ont obtenu leur diplôme en Roumanie (11 % seulement sont de nationalité
roumaine), 22 % en Espagne, 17 % au Portugal. À leur arrivée en France, les diplômés à l’étranger sont âgés en moyenne de 32 ans et seulement 67 % débutent en libéral contre 87 % des diplômés en France.
• Plus féminisée. La profession reste majoritairement masculine mais continue de se féminiser : les femmes représentent 44 % des effectifs en 2016, contre 32 % en 2000. Elles sont évidemment plus jeunes : 59 % des chirurgiens-dentistes de moins de 30 ans sont des femmes, contre 25 % des praticiens de 60 à 69 ans. La féminisation est beaucoup plus importante chez les salariés (61 %).
• Plus urbanisés. En 2016, certains départements comme les Alpes-Maritimes (109 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants) ont une densité supérieure de 50 % à la moyenne. À l’inverse, les départements ultramarins ou de la Normandie ont des densités très faibles, autour de 40 pour 100 000 habitants, par rapport à la moyenne nationale (62 pour 100 000). « Les 10 % de départements les mieux dotés ont une densité 1,9 fois supérieure à celle des 10 % des départements les moins dotés », relèvent les auteurs de l’étude. Les praticiens sont davantage installés dans les grands pôles urbains que dans les communes rurales : 31 % sont établis des unités urbaines de plus de 200 000 habitants (hors agglomération parisienne), contre 6 % dans les communes rurales, alors que ces zones abritent respectivement 24 % et 22 % de la population nationale. Les chirurgiens-dentistes s’établissent fréquemment près de leur lieu de formation : « 38 % des diplômés exercent dans le même département que celui où ils ont obtenu leur diplôme, 28 % dans un département limitrophe. » Enfin, seulement 1,7 % des Français, soit tout de même 1,1 million d’habitants, vivent à plus de quinze minutes d’un cabinet dentaire, « ce qui par convention correspond à une accessibilité nulle », précise la Drees. Les disparités intradépartementales sont parfois importantes : par exemple, dans les Alpes-Maritimes, 2 % des habitants vivent à plus de quinze minutes d’un cabinet dentaire, alors que ce département à l’une des densités les plus fortes.
• Plus groupés. Les chirurgiens-dentistes exercent principalement en libéral (90 %). L’exercice en groupe ou en société se développe nettement puisqu’il concerne 55 % d’entre eux en 2016 contre 33 % en 2001. Les plus jeunes (moins de 35 ans) exercent davantage en cabinet de groupe ou en société qu’en cabinet individuel, contrairement aux 55 ans et plus (+ de 50 % en cabinet individuel).
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