À la vitesse d’un cheval au galop
La désertification médicale en addictologie avance maintenant à la vitesse d’un cheval au galop, comme dans d’autres spécialités, notamment la médecine générale, la psychiatrie, la gériatrie, la médecine du travail. Des anciens qui partent en retraite ne sont pas remplacés, les jeunes ne s’engagent durablement qu’en cas de conditions favorables. La désertification ne touche plus seulement les campagnes, mais aussi les grandes métropoles, le public comme le privé.
Aujourd’hui, elle touche aussi les infirmières.
Comment en est-on arrivé là ?
Il y a une trentaine d’années, des responsables ont fait le constat que la santé
n’avait pas de prix, mais un coût qui s’avérait trop élevé.
Ils ont décidé alors de diminuer le nombre de médecins en renforçant le numerus clausus, considéré comme un bon moyen de limiter les coûts de santé. Résultat : malgré les multiples avertissements, y compris de nombreuses études démographiques alarmantes, il manque aujourd’hui des soignants.
Alors, quelles solutions ?
Plusieurs pistes ont été avancées :
- La délégation de tâches qui est déjà largement développée, par exemple la prescription de substituts nicotiniques. Les premiers infirmiers de pratique avancée sont à l’œuvre, mais les candidats semblent peu nombreux en raison des faibles rémunérations.
- La télé-expertise, mais ça ne règle pas le nombre global de médecins qui reste inchangé.
- L’augmentation du numerus clausus. À coût constant, elle ne pourra avoir d’effets avant 2030, le temps de former les médecins, les universités ne pouvant augmenter le nombre d’enseignants et de locaux.
- L’Académie de médecine a fait plusieurs propositions, dont le développement de l’exercice multisite, des centres de santé pluridisciplinaires et la sensibilisation de la population au bon usage de la médecine.
- Les réseaux et la communication via…