La dentisterie minimalement invasive intègre bien évidemment la micro-dentisterie, mais aussi les traitements prophylactiques non invasifs, les mesures de diagnostic précoce et le domaine des matériaux innovants susceptibles de prévenir l’apparition ou la récidive carieuse ou capables de contribuer à une reminéralisation des structures dentaires atteintes dans un processus de quasi-auto-réparation induite. Toutes ces évolutions soutiennent le concept de traitement restaurateur atraumatique, mieux connu sous l’acronyme ART (Atraumatic Restaurative Treatment).
C’est précisément en poursuivant cet objectif que les auteurs de l’article rapporté présentent les résultats d’une étude expérimentale évaluant in vitro une résine composite fluide bioactive aux propriétés antibactériennes qu’ils ont eux-mêmes formulée.
En introduction de leur article, ils présentent d’abord les domaines d’indications privilégiés des composites fluides en ART tels que le comblement des puits et sillons, l’obturation de microcavités de classe I et III, les réparations marginales de restaurations afin de préserver un maximum de tissus ainsi que le traitement des lésions cervicales grâce à leur flexibilité et à leur faible module d’élasticité.
Parmi leurs inconvénients connus, ils évoquent leur sensibilité à la dégradation hydrique et enzymatique, leur difficulté à atteindre le plus haut degré de conversion et leur susceptibilité au stress lors du processus de polymérisation ; ceux-ci concernant l’ensemble des résines composites. Par ailleurs, plusieurs études cliniques évoquées pointent les caries secondaires liées à une infiltration bactérienne dans les joints marginaux comme l’une des principales causes d’échec des restaurations aux résines composites. Les pistes d’amélioration en faveur d’une plus grande pérennité de ces matériaux visent à diminuer leur contraction de polymérisation tout en augmentant…