Les références bibliographiques sont souvent utilisées comme l’argument ultime permettant de justifier tout type d’affirmation scientifique ou médicale ; mais quelle en est la vraie valeur ? Nous avions déjà tenté de répondre en partie à cette question lors de notre web conférence (toujours disponible sur le site de L’Information Dentaire*), mais Shaun Sellars, chroniqueur éthique du British Dental Journal, partage, dans l’article rapporté cette semaine, sa réflexion d’expert sur ses domaines de prédilection que sont la dentisterie fondée sur les preuves et la recherche fondée sur la pratique clinique.
Il rappelle d’abord que le concept de médecine fondée sur les preuves initié par Archie Cochrane en 1972 ne fut reconnu comme base d’enseignement qu’en 1992, pour être appliqué plus spécifiquement à la dentisterie en 1995. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce concept implique bien la prise en considération de l’expertise clinique des praticiens, les besoins et préférences des patients et, bien entendu, les plus récentes preuves cliniques jugées pertinentes pour aboutir à un standard de soins amélioré.
Cependant, l’auteur pointe le fait que les méthodologies mises en œuvre dans le cadre de cette démarche ne permettent généralement pas d’aboutir à un guide pratique clinique facilement applicable au quotidien par les chirurgiens-dentistes. Si la plupart d’entre eux connaissent et reconnaissent ce concept, la plupart du temps ils ne l’appliquent pas en pratique faute de temps, par manque de compréhension ou encore en raison d’une pertinence insuffisante de ces preuves par rapport à leur propre pratique. En effet, l’auteur explique tout d’abord que le volume des données publiées est tel qu’il est impossible pour un praticien de pouvoir ne serait-ce qu’y prêter attention. Toutefois, des publications comme les revues systématiques intègrent et synthétisent les résultats de plusieurs…