Quel temps faut-il selon vous consacrer à la prophylaxie ?
Même si nous manquons tous de temps, il est primordial d’en consacrer à prodiguer des conseils en hygiène bucco-dentaire à nos patients. Il en va de la réussite de nos traitements, qu’ils soient parodontaux, prothétiques, orthodontiques ou encore esthétiques. L’hygiène bucco-dentaire concerne donc tous les praticiens et tous les patients. Ces derniers ont d’ailleurs le droit d’être informés sur les différentes techniques d’hygiène que sont le brossage des dents, le nettoyage des zones interdentaires, le passage du fil dentaire, du racleur de langue, etc.
Bien entendu, il faut savoir prendre le temps de leur expliquer la mise en œuvre de ces “outils” pour être certain que le message soit bien passé. Je pense que la première séance doit durer au moins trente minutes, le temps nécessaire pour faire des démonstrations en bouche avec le matériel adéquat, pour détailler les raisons pour lesquelles il est important d’éliminer la plaque dentaire, tout cela en s’aidant d’un matériel didactique adéquat. On peut ainsi espérer que le patient sera autonome et pourra maîtriser le contrôle de plaque.
Il conviendra évidemment, à chaque séance, de contrôler l’efficacité du brossage réaliser et, souvent, d’adapter la technique.
Comment combattre le manque de motivation des patients ?
Je suis persuadée que chaque patient est “motivable”. C’est au praticien de s’adapter à la personne qu’il a en face de lui, de trouver les bons mots, les bons exemples. Des techniques dites « d’éducation thérapeutique du patient » permettent d’instaurer une bonne communication avec le patient en lui expliquant de façon claire et concise ce que l’on attend de lui. Il faut également l’aider en lui donnant des “astuces” en fonction de son style de vie. Il est évident que le discours ne sera pas le même avec un enfant, un dirigeant d’entreprise ou une personne âgée.
Un patient non motivé est peut-être juste un patient non informé ou mal informé.
Quel est le bénéfice éventuel pour les chirurgiens-dentistes ?
Une bonne hygiène bucco-dentaire participe à un bon état général. Nous connaissons tous l’influence négative des maladies parodontales sur les maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, le diabète, etc. Nous avons donc un rôle de prévention évident à jouer, au cœur de notre métier de soignant.
Par ailleurs, la qualité de nos traitements dépend de la façon dont le patient va entretenir ses dents. Le praticien proposera des plans de traitement différents selon le patient, car la réussite d’un traitement parodontal est directement liée à la maîtrise du contrôle de plaque. En prothèse, plus le traitement est sophistiqué, plus le rôle de l’hygiène bucco-dentaire sera grand. Dans tous les domaines, les résultats à long terme seront obtenus si une maintenance régulière et bien réalisée est instaurée.
Dans tous les cas, il faut garder à l’esprit qu’une prophylaxie individuelle efficace permet de conserver ses dents plus longtemps !
Vendredi 27 novembre, Congrès ADF 2015 – 18h00, salle 352ab
Intervenants : Florence Carrouel (Lyon), Denis Bourgeois (Lyon), Juan Llodra (Grenade, Espagne). Organisé par CURADEN FRANCE
Ce symposium a pour objectif de présenter les derniers résultats en matière de microbiome de la plaque supragingivale, d’évaluer les besoins, méthodes et techniques pour contrôler la désorganisation du biofilm de l’espace interdentaire, enfin, d’analyser l’impact de l’usage de brossettes calibrées sur les paramètres cliniques
de populations de jeunes adultes.
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